"Qu'est ce que t'as glandé mec ?" : Denis Robert tacle Sapin

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"Il y a quelque chose de lamentable dans cet embrasement". Sur sa page Facebook, le journaliste d'investigation et écrivain Denis Robert (invité récemment sur notre plateau) s'est emporté contre plusieurs responsables politiques, estimant qu'ils n'ont rien fait, selon lui, pour lutter contre la fraude fiscale et protéger les lanceurs d'alerte.

"Pourquoi les politiques n'ont-ils pas bougé le petit doigt quand l'affaire Luxleaks est sortie ?" s'indigne Robert sur sa page Facebook, mercredi 6 avril. Dans le cadre des "Panama papers", ces révélations qui ne plaisent pas à Wikileaks, le journaliste indépendant s'en prend à François Hollande pire, selon lui, "qu'une marionnette de South Park" ainsi qu'à son prédecesseur, Sarkozy, les accusant de n'avoir rien fait pour lutter massivement contre la fraude fiscale et le blanchiment d'argent (malgré les promesses du président Sarkozy de mettre fin à ce système dès 2009).

L'intégralité du post de Denis Robert sur Facebook

De quoi énerver le journaliste qui, dès 2002 dans son ouvrage Révélation$, mettait à nu une vaste opération de fraude fiscale opérée par la société Cedel International (devenue Clearstream par la suite) au profit de banques européennes. Des révélations qui lui auront coûté le nombre record de 63 procès pour diffamation, tous gagnés à la fin de la procédure.

Quid des autres lanceurs d'alerte ?

Le journaliste s'est également agacé des déclarations de Michel Sapin dans le numéro de Cash Investigation consacré aux "Panama papers", et diffusé mardi 5 avril : "Et Sapin qui vient s'émouvoir sur le sort des lanceurs d'alerte. Qu'est ce que t'as glandé mec depuis deux années qu'on t'explique que c'est grave ?". Interrogé par Elise Lucet, le Ministre des Finances a renvoyé au projet de loi Sapin 2 en préparation ajoutant que "les lanceurs d'alertes agissent de manière désintéressée, ils ne sont pas suffisamment protégés". Une déclaration un peu tardive pour Robert qui rappelle l'absence de tout soutien étatique envers d'autres lanceurs d'alerte dont Stéphanie Gibaud (à l'origine de l'affaire UBS) qui déclarait récemment à @si ne gagner que 400 euros par mois. Et Robert de conclure, en référence au mouvement citoyen "Nuit Debout" : "Ne vous étonnez pas si on est debout la nuit. On va bientôt venir vous chatouiller les doigts de pied".

L'occasion pour vous de revoir notre émission du 5 février 2015 avec Denis Robert : "Le film dit mieux la vérité sur Clearstream que les medias de l'époque"

(par Pierre Meloni)

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