Quarante femmes journalistes politiques contre le sexisme (Libé)

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Elles sont journalistes politiques et elles dénoncent aujourd'hui, dans Libération, le sexisme dont elles sont victimes de la part de certains élus et responsables politiques. Une tribune qui accuse, sans jamais nommer, une partie de la classe politique, des députés aux sénateurs en passant par certains membres du gouvernement.

"Bas les pattes !". C'est une tribune qui fait la Une de Libération aujourd'hui. Celle de 40 femmes journalistes qui dénoncent le sexisme dont elles victimes dans leur vie professionnelle. Dans ce texte, signé par des journalistes du JDD, de France Inter, du Monde, de France 3, de Mediapart, de Libération, de l'AFP, de Radio Classique, de Paris Match, du Parisien magazine, de RFI, de RMC et de L'Obs, une partie de la classe politique française en prend pour son grade. "Aux «Quatre-Colonnes», la petite salle où circulent députés et bons mots au cœur de l’Assemblée nationale, c’est un député qui nous accueille par un sonore : «Ah mais vous faites le tapin, vous attendez le client.». Au Sénat, "un parlementaire déplore que nous portions un col roulé et pas un décolleté".

Sous les "dorures du jardin d'hiver de l'Elysée", "c’est un membre du gouvernement qui fixe intensément le carnet posé sur nos genoux en pleine conférence de presse présidentielle. Jusqu’à ce que l’on réalise que, ce jour-là, nous portions une robe". La tribune évoque aussi le huis clos d'un bureau de député, avec un élu "dont les avances ne s'arrêteront qu'avec la menace d'une main courante pour harcèlement". "Un député", "un parlementaire", "un membre du gouvernement", mais aucun homme politique n'est cité nommément dans cette tribune.

Pourquoi publier ce texte aujourd'hui ? "Nous pensions que l’affaire DSK avait fait bouger les lignes et que les habitudes machistes, symboles de la ringardise citoyenne et politique, étaient en voie d’extinction. Las", écrivent ces journalistes. Vingt-quatre d'entre elles, dans des situations professionnelles déjà "compliquées", ont préféré rester anonymes. "Le fait que ces pratiques, qui sont le décalque de ce qui se passe tous les jours dans la rue, les usines ou les bureaux, impliquent des élus de la République chargés de fabriquer la politique nous pousse aujourd’hui à les dénoncer. Ils sont issus de toutes les familles politiques sans exception, naviguent à tous les niveaux du pouvoir et n’ont droit à aucune impunité. Comme les autres", conclut cette tribune.

L'occasion de revoir notre émission : "Cherchons de nouvelles têtes ! Les femmes surgiront comme des champignons" et de parcourir notre dossier "DSK : la chute".

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