Procès Obiang : La "Françafrique", aussi en dessins
La rédaction - - 0 commentairesL'affaire dite des "biens mal acquis" fait la Une. A l'heure où le procès mettant en cause le fils du président (et vice-président) de la Guinée équatoriale Teodorin Obiang pour détournement de fonds publics et corruption pourrait être reporté, La Revue Dessinée a mis en libre accès une enquête dessinée du printemps 2015 menée par Xavier Harel et Julien Solé, intitulée Françafrique, le grain de sable. Une enquête qui explique, en dessins, le système "Françafrique" et fait le récit de la genèse de cette affaire dite des "biens mal acquis".
Comment dessiner le système de la "Françafrique" ? Alors que le tribunal correctionnel de Paris doit se décider mercredi 4 janvier sur le report ou non du procès dit des "biens mal acquis", La Revue Dessinée a mis en lecture libre l'enquête de Xavier Harel et Julien Solé, Françafrique, le grain de sable.
Cette enquête, publiée dans le numéro du printemps 2015, revenait sur les origines du procès qui voit comparaître le fils du président et vice-président de Guinée équatoriale, Teodorin Obiang, accusé notamment de détournement de fonds publics et corruption. Après un rapport de l'organisation CCFD-Terre Solidaire en 2007, deux associations, Transparency International et Sherpa, entre autres, s'étaient constituées parties civiles contre Obiang en 2008.
A partir de cette affaire judiciaire des "biens mal acquis",qu'ils dénoncent comme un "secret de polichinelle", Harel et Solé racontent en dessin les mécanismes de la "Françafrique". Sur 54 planches, les auteurs rappellent par exemple que la "Françafrique" est composée de trois entités inter-dépendantes, toutes liées par des intérêts financiers et politiques : les chefs d’État des anciennes colonies françaises, la classe politique française et le groupe pétrolier Elf, depuis racheté par Total. Mais Harel et Solé montrent également la difficulté rencontrée par ceux qui veulent combattre ce système, à l'exemple de Benjamin Toungamani ou encore Bruno Ossebi, qui dénonçaient tous deux la corruption de certains dirigeants africains, et dont les domiciles ont été incendiés.
Extraits de "Françafrique, le grain de sable", de Xavier Harel et Julien Solé,
La Revue Dessinée N°7, printemps 2015
Cette enquête dessinée n'est pas le seule du genre. C'est dans le même numéro du printemps dernier de La Revue Dessinée que paraissait sous le titre Les Barbouzes de la République la deuxième partie de l'enquête sur le Service d'Action Civique (SAC), service d'ordre du mouvement gaulliste. Cette grande fresque, rassemblée depuis dans l'album Cher pays de mon enfance, a été menée par le dessinateur Etienne Davodeau et le journaliste Benoît Collombat, tous deux invités sur le plateau d'@si le mois dernier. Le journaliste revenait alors sur la difficulté de mettre en images la "violence politique" dans laquelle baigne l'histoire du SAC : "Comment ça se dessine, l'impunité ? Ça peut se montrer, se faire sentir par des silences, des attitudes", expliquait-il sur notre plateau.
L'occasion de revoir cette émission : "Enquêtes dessinées : comment ça se dessine, l'impunité ?"