Primaires : les sondages avaient raison... et tort

Dan Israel - - 0 commentaires

Sondages, état des lieux.

Les enquêtes d'opinion qui ont rythmé les semaines précédant les primaires socialistes se sont plantées. Un peu, au moins. Mais elles avaient raison. En partie. Voilà pour le bilan, ambivalent, après les résultats (toujours partiels, le PS ne les ayant pas encore proclamés officiellement) du premier tour des primaires. Ratage ou réussite, chacun choisira son camp, en fonction de son degré de confiance, ou de dépendance, envers les sondeurs.

Hier soir, Martine Aubry a dénoncé le "matraquage" et Arnaud Montebourg a félicité les électeurs qui les ont "fait mentir". Ce matin, le débat fait rage entre observateurs. Le Nouvel Observateur juge sur son site que le "Waterloo des sondages" n'a pas eu lieu et assure que "ceux qui se sont le plus mis le doigt dans l’œil, ce sont ceux qui pariaient que les instituts avaient tout faux !" L'association Acrimed, elle, reconnaît que, certes, "les instituts ont «trouvé» le duo de tête", mais ironise : "Une fois de plus, les astrologues des instituts de sondage ont démontré la précision de leurs prédictions."

Sur France Inter ce matin, Brice Teinturier, d'Ipsos, défendait lui des enquêtes qui ont "plutôt bien marché", en dénonçant le "réflexe pavlovien" des critiques… tout en reconnaissant : "Nous n'avions pas à ce point l'effondrement de Ségolène Royal."

Pour se faire une meilleure idée des résultats égrenés depuis le mois d'août, il suffit de se reporter au site Sondages en France, qui en avait réalisé une synthèse très pratique.

Que voicipicto

Il y apparaît que partisans et critiques des sondages ont chacun raison, en partie : François Hollande et Martine Aubry ont toujours été donnés comme les deux vainqueurs, dans le bon ordre, et avec un écart conséquent, même s'il était surestimé. En revanche, Arnaud Montebourg a été largement sous-estimé, ne dépassant jamais 12%, alors qu'il devrait totaliser 17% ou plus des suffrages. Et seul Harris Interactive avait vu Royal si basse (6%, alors qu'elle devrait terminer aux alentours de 7%)… Le cas de Manuel Valls, en revanche, était plutôt bien évalué.

Pour l'heure, personne n'a été en mesure d'expliquer pourquoi deux des six candidats ont été si mal perçus par les sondeurs. Certes, comme nous l'avons écrit il y a quelques jours, ou quelques semaines, les échantillons étaient très faibles numériquement, et les redressements hasardeux, puisqu'aucun précédent n'existait. Mais alors, pourquoi Hollande, Aubry et Valls n'ont pas obtenu des résultats plus éloignés des prévisions? @si ne se prononce pas.

Voilà qui ne va pas calmer ceux pour qui les sondages sont une arme fatale. Nous avons un dossier sur eux...

Lire sur arretsurimages.net.