Présidence CSA : Hollande nomme un proche de Jospin
David Medioni - - 0 commentairesFrançois Hollande a tranché
. Il a décidé, mercredi 9 janvier, de nommer Olivier Schrameck président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel (CSA). Olivier Schrameck qui a été directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon (1997-2002) va remplacer Michel Boyon dont le mandat à la tête du Conseil arrive à échéance le 24 janvier prochain. Avec la nomination d'un proche de Jospin, Hollande renoue avec les nominations politiques et ne prend pas de risques quant à l'attitude du CSA. Pourtant, pendant la campagne présidentielle, il s'était engagé à faire voter une nouvelle loi sur l'audiovisuel qui reviendrait sur le mode de nomination des présidents de l'audiovisuel public ( Radio France et France Télévisions notamment). Problème : la nouvelle loi n'est pas prête et surtout le gouvernement s'oriente vers une véritable fusion du CSA et de l'Arcep (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes) pour créer une instance globale de régulation de l'audiovisuel et de l'internet. |
De fait, l'ironie de calendrier a conduit François Hollande à se dédire. En effet, si pendant la campagne présidentielle, il s'était contenté d'aborder le cas des présidents des médias publics, en janvier 2007, lorsque Michel Boyon a été nommé président du CSA, Hollande, alors premier secrétaire du Parti socialiste avait eu des mots très durs sur ce mode de nomination. Il se disait "extrêmement inquiet". Et, en pleine présidentielle 2007, il ajoutait :"Le CSA va être exclusivement composé d’hommes et de femmes nommés par la droite, qui pourra croire que le pluralisme est respecté. Dans une élection présidentielle, il faut que ces règles soient claires, que les règles du pluralisme soient respectées. Aujourd’hui, il n’y a pas de pluralisme au sein du CSA qui est précisément chargé du respect du pluralisme dans les médias. Il est extrêmement grave que la campagne présidentielle puisse s’ouvrir de cette façon. J’avais moi-même alerté le président de la République, j’avais demandé qu’il y ait précisémemt pour le CSA et bientôt pour le Conseil constitutionnel une règle de respect du pluralisme".
Par ailleurs, Jean-Pierre Bel (président du Sénat) et Claude Bartolone (président de l'Assemblée nationale) vont nommer chacun un nouveau conseiller au CSA en remplacement d'Alain Méar et de Rachid Arhab. Ils ont eux aussi arrêté leurs choix. Jean-Pierre Bel a décidé de nommer la journaliste de France 3, Memona Hintermann. Après avoir un temps songé à Isabelle Giordano, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, lui, a surpris avec la nomination de Sylvie Pierre-Brossolette, directrice adjointe de la rédaction du Point. Une journaliste qu'il connaîssait depuis longtemps et classée à droite. Contacté par @si, l'Elysée se défend d'avoir procédé à une "nomination politique. Les choses seront remises à plat, une fois la nouvelle loi sur l'audiovisuel adoptée", précise-t-on. D'autres affirment pourtant qu'Olivier Schrameck, Memona Hintermann, et Sylvie-Pierre Brossolette ont reçu des assurances quant à leur place dans la future instance...