Pourquoi s'offrir "un Monde finissant" ? (Kieffer/Rue89)

Gilles Klein - - 0 commentaires

"ll faut «sauver» le soldat Monde, déclarent en chœur les généreux candidats à la reprise d'un groupe et d'un quotidien au bord du dépôt de bilan… Soit (encore que), mais à quel prix? Pour quel avenir?" écrit le journaliste "médias" Philippe Kieffer sur le site Rue89.

Cet unanimisme a quelque chose de sidérant. Il interpelle dans ce qu'il révèle d'autisme crépusculaire et de cécité collective à l'égard de l'évolution des médias. Il exprime l'acharnement radical, désespéré et désespérant, des dirigeants d'un monde analogique ancien à ne pas voir que ce monde est en cours de dissolution accélérée dans la société numérique en devenir.

"Claude Perdriel, expert en indépendance ici épaulée dans sa démarche reprenante par l'élyséen mécénat de France Télécom, qui croit «voir» à l'horizon un Nouveau Monde qui se vendrait à 400 000 ou 500 000 exemplaires. Pas moins! et pourquoi pas un million?"

"Ce cas de figure, ignore ou néglige Claude Perdriel, n'aurait de chances de se produire que par ce qu'il faudrait bien appeler le miracle d'une vente forcée. Autrement dit, si l'abonnement au Monde était demain joint d'office à une offre de «Forfait illimité» d'Orange. Sinon: non. Même pas en rêve."

"C'est un non-sens durable, qui ne sauvera rien, hormis les immédiates apparences de continuité d'une entreprise qui se sait en fin de vie. Car comme tous les quotidiens nationaux de France, le Monde serait -est déjà, virtuellement- mort sans la morphine vitaminée des aides et subventions que perfuse l'Etat à une presse française sous haute dépendance économique.
"




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