Pourquoi le numérique et #MeToo échappent au "Canard"

Un journal "figé à l'époque de Pompidou" qui "se complaît dans le passé"

Le "Canard" s'est toujours targué de ne pas suivre le sens du vent. Mais à l'ère du numérique, du changement climatique et des luttes féministes, sur de nombreux sujets, il a le bec dans l'eau. En interne, les "canetons" grondent contre cet immobilisme éditorial. Comment le volatile s'est-il ainsi embourbé ? Enquête.

"Un séminaire de réflexions et débats" pour discuter de "l'avenir du journal". Au printemps, c'était le vœu formulé par la cellule syndicale SNJ-CGT toute neuve au Canard enchaîné. Un bouleversement dans une rédaction aux traditions paternalistes bien ancrées et à la direction inchangée depuis près de 30 ans, comme nous vous le racontons dans le premier volet de cette enquête. Outre les demandes de nouvelles embauches et d'un éveil au numérique – tant dans la couverture journalistique que pour le journal lui-même –, la grogne contre la direction trahissait des désaccords profonds sur la ligne éditoriale. Sur certains sujets, le Canard se ferait ainsi boiteux depuis plus d'une décennie.