Pollution : et maintenant, les particules ultrafines et ultranocives

Anne-Sophie Jacques - - 0 commentaires

Le fond de l’air est frais… mais surtout très pollué. C’est ce qui ressort des données publiées par l'Observatoire Atmosphérique Generali – connu également sous le nom de "Ballon de Paris" installé dans le parc André Citroën – et épluchées dans les pages du Monde qui en fait sa une aujourd’hui. Conclusions : la pollution de l’air à Paris est aussi nocive que le tabagisme passif et coûte six mois d’espérance de vie aux Parisiens. En cause : le diesel.

Vous voyez cette montgolfière en bord de Seine installée dans le parc André Citroën à Paris ? Comme le raconte Le Monde, depuis un an et demi, ce ballon est équipé "d’un appareil laser, mis au point par le CNRS, capable de mesurer en continu les nanoparticules présentes dans l’air". Des toutes petites particules dont le diamètre est inférieur à un micron (1 µm).

Pour Les Echos, ce "laboratoire volant" mesure la qualité de l'air parisien de zéro à 300 mètres, sept jours sur sept, en temps réel, contrairement à Airparif, l'organisme chargé de surveiller la qualité de l'air en Ile-de-France, qui mesure les particules supérieures à un micron avec des stations au sol proches des axes de circulation. Ainsi, le ballon de Paris est beaucup plus précis. Comme le souligne Le Monde, "il pèse les particules et caractérise «l’empreinte» de la pollution, pour déterminer notamment si elle est carbonée, c’est-à-dire provenant de combustions fossiles, ou d’origine naturelle."

Si ces données sur les particules ultrafines ont attendu un an et demi avant d'être publiées, vous pouvez désormais consulter les derniers relevés en vous connectant sur le site ballondeparis.fr. A l’heure où ces lignes sont écrites, on dénombre 260 000 particules ultrafines par litre d’air. Inquiet ? On est pourtant très loin du pic de pollution du 13 décembre 2013 où l’on comptait 6 millions de particules ultrafines par litre d’air soit 30 fois plus que la normale. Un deuxième pic – ou plutôt un "plateau" comme le disait un de nos invités dans l'émission consacrée à la pollution– a été constaté en mars dernier. Pendant cet épisode largement médiatisé, non seulement les particules ultrafines ont atteint des sommets mais les particules fines, celles mesurées par Airparif, ont également contribué à la pollution exceptionnelle qui a contraint la municipalité de Paris à prendre des mesures choc.

On pensait que Paris était pollué ? Grâce au ballon, on découvre que la situation est catastrophique. D’autant que ces particules ultrafines sont très nocives pour la santé : selon Le Monde, "elles pénètrent profondément dans les poumons, entrent dans la circulation sanguine et peuvent atteindre les vaisseaux du cœur". Image qui fait tousser : durant le pic de décembre, "les rues de Paris étaient aussi polluées qu’une pièce de 20 mètres carrés occupée par huit fumeurs". Pour Les Echos, cette pollution de l’air coûte six mois d’espérance de vie aux Parisiens.

Et pourtant, ces particules ultrafines ne font l’objet d’aucun aucun seuil réglementaire, contrairement aux émissions de particules fines, réglementées depuis la directive européenne de 2008 sur la qualité de l’air. A l’origine de ces particules, qu’elles soient fines ou ultrafines, on trouve la pollution industrielle, le chauffage au bois… mais surtout le diesel, ce poison subventionné qui fait l’objet, sur @si, d’un copieux dossier. Selon Le Monde, Christophe Najdovski, l’adjoint (EELV) du maire de Paris en charge des transports, vise la sortie du diesel d’ici à 2020. Promis, dans six ans, on arrête de tousser.

Voir ou revoir notre émission consacrée à la pollution suite au pic du mois de mars : "Arrêtons de parler de pics de pollution, ce sont des plateaux!"

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