Podemos : Iglesias psychanalyse les journalistes (de droite)
Manuel Vicuña - - 0 commentaires
"Je vous parie ce que vous voulez qu’on n’entendra pas parler de ces applaudissements dans la presse." Pablo Iglesias a perdu son pari. Ce jeudi 21 avril, le leader de Podemos était venu présenter le livre Défense du populisme du philosophe Carlos Fernandez Liria, à l’université madrilène Complutense. Il a surtout provoqué un psychodrame médiatique. Ce jeudi après-midi les principaux sites de presse titraient tous sur "les attaques d’Iglesias contre les journalistes." En cause : ses propos sarcastiques, à l’encontre du journaliste Alvaro Carvajal qui suit Podemos pour le quotidien de droite El Mundo. "Iglesias s’en est pris de façon répétée à Carvajal, il s’est moqué de lui avec la complicité d’une grande partie de l’auditoire et il a accusé les journalistes et le rédacteur d’El Mundo en particulier, de publier de fausses informations par ambition professionnelle", affirme le quotidien qui publie sur son site la vidéo de l’intervention.
Sur les images, face à un auditoire acquis à sa cause, Iglesias prend en exemple le journaliste du quotidien de droite, pour ironiser sur la couverture que lui consacre la presse conservatrice : "Je vais revenir sur l’exemple de Alvaro Carvajal et des journalistes qui nous suivent pour expliquer en quoi le rapport des journalistes à Podemos relève de la psychanalyse" s’amuse Iglesias avant de l’accuser de "raconter des contre-vérités, des choses qui ne sont pas vraies comme tant de choses qui sont pourtant publiées dans la presse." Iglesias tourne en dérision le journaliste et lui suggère un titre pour son prochain article: "Pablo Iglesias exhorte au lynchage d’un journaliste d'El Mundo à l’université Complutense." Rires dans la salle. Iglesias poursuit sur Carvajal : "C’est l’histoire d’un journaliste qui nous dit: « Si je veux réussir dans le milieu du journalisme et en particulier dans mon journal, je dois faire en sorte de faire remonter beaucoup de nouvelles à la une. Mais il est impossible que dans un journal comme El Mundo, je parvienne à mettre à la Une le fait que Podemos fait tout bien. Pour être en couverture,il faut que j’écrive que Podemos fait tout mal.»"
La presse serait-elle contre Podemos ? Iglesias ironise encore: "Bien qu’une bonne partie des journalistes qui nous suivent et qui sont tenus professionnellement de dire du mal de nous – parce que c’est la règle du jeu – il y a malgré tout, un lien d’affection de leur part. C’est une chose sympathique. Il y a quelque chose de sexy chez Podemos. Et notre parti, qu’ils couvrent dans le cadre de leur travail, les attire et leur plaît." Quelques minutes plus tard, les journalistes présents sur place quittent la salle, en soutien à leur confrère d’El Mundo, non sans avoir protesté contre "le manque de respect" du leader de Podemos. En guise de réponse celui-ci leur a répondu: "Il semble évident que vous n’avez pas compris mon propos. Je crois que dans un cadre universitaire, tout un chacun peut être pris comme objet d’étude dans le cadre d’une explication universitaire (…) Ce n’est pas une conférence de presse, ici on est à l’université."