PMU de Sevran : France 2 blanchie par le CSA

Capucine Truong - - Déontologie - 0 commentaires

Pour le CSA, France 2 n'a rien à se reprocher quant au reportage polémique du "PMU de Sevran".

Dans une décision rendue ce lundi 31 juillet, le gendarme de l'audiovisuel français (sévère ces dernières semaines, à l'encontre de Cyril Hanouna et de son émission TPMP) a estimé que la chaîne n'avait nullement manqué "à ses obligations en matière de respect des droits et libertés."

Souvenez-vous : le 7 décembre dernier, un sujet du 20 heures de la chaîne publique, en caméra cachée, affirmait qu'un bar PMU de la ville de Sevran, en Ile-de-France, refusait l'accès aux femmes, en faisant l'exemple même de "territoires perdus de la République", d'où les femmes seraient exclues. Pour preuve : dans le reportage, un homme filmé en caméra caché, flouté, intimait à la femme tenant la caméra qu'ici, c'était comme "le bled", elle n'était pas bienvenue.

Largement repris, lors d'émissions de télévisions autant que dans des déclarations politiques sur l'identité et l'état des banlieues (dont nous avons fait état ici et ici), le reportage avait fait l'objet d'une contre-enquête du Bondy Blog, réalisée par sa rédactrice en chef elle-même, Nassira El Moaddem. Selon le Bondy Blog, le bar accueillait bien des femmes, et même des habituées. Le sujet de France 2 aurait donc été le résultat d'un traitement journalistique biaisé, induisant une image fausse du bar PMU, voire de la ville elle-même.

Un des griefs contre la journaliste de France 2, Caroline Sinz, à l'origine du sujet était la séquence issue de la caméra cachée, mentionnée plus haut. Elle a été tournée non par la journaliste de France 2 elle-même, qui admet ne pas s'être rendue sur les lieux avant de rendre son sujet, mais par des militantes de l'association La brigade des mères. Or, celles-ci auraient exclu du montage, selon le Bondy Blog, l'accueil du patron du bar, leur offrant de consommer. Sur ces faits, le CSA considère qu'il n'appartient pas aux plaignants "de contrôler les modalités du montage effectué par les équipes de France Télévisions".

De même, pour le CSA, le reportage n'a pas stigmatisé les habitants de la commune de Sevran, "les faits étant présentés comme représentatifs d'un problème de société global". Le CSA a néanmoins souhaité "assurer les plaignants de sa vigilance s'agissant du traitement, sur les services de radio et de télévision, de sujets controversés susceptibles d'avoir des répercussions sur la cohésion nationale."

France 2 averti par le CSA pour un sujet sur un stage viriliste

En revanche, le même jour, le CSA a tapé sur les doigts de France 2, à nouveau du fait d'un sujet de son journal télévisé de 20 heures. Le reportage "Stages : c'est quoi un homme" (chroniqué par OcéaneRoseMarie sur notre site) s'intéressait à la retraite non-mixte d'hommes en "recherche" de leur masculinité, poussant des voitures et égrenant des poncifs sur les personnalités féminines et masculines. En introduction du sujet, David Pujadas avait évoqué "la fin du patriarcat" pour justifier l'intérêt du reportage. Cette fois, le CSA n'a pas laissé passer : il a "attiré l'attention des responsables de la chaine sur le nécessaire respect" de la "juste représentation des femmes et des hommes dans les programmes des services de communication audiovisuelle" et, d'autre part, de "l'image des femmes qui apparaît dans les programmes".

L'occasion de revoir notre émission tournée au PMU de Sevran : "Bar PMU de Sevran : "Il n'y aura aucun compromis avec France 2".

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