Pin's Medef emploi : made in Tchéquie

Anne-Sophie Jacques - - 0 commentaires

D’où vient le pin’s 1 million d’emplois arboré au revers de la veste de Pierre Gattaz, le président du Medef ? En partie de la République Tchèque comme le racontait hier le Canard Enchaîné. Certes, mais une partie mineure, se défend le fabricant (français) du support de ce slogan des patrons qui promettent 1 million d’emplois en échange d’assouplissement des lois sur le travail et autres joyeusetés. Cette délocalisation partielle fait néanmoins ricaner les sites de presse qui reprennent en masse l’information.

Ah bravo ! Hier, Le Canard enchaîné révélait que le pin’s jaune porté fièrement par les membres du Medef – dont son président Pierre Gattaz – était fabriqué partiellement en République Tchèque. "Seule la partie en résine portant le slogan "1 million d'emplois" a été fabriquée en France. Le support en métal et sa fixation viennent, eux, de la République tchèque" raconte Le Canard.

Le made in France une fois encore malmené ? Pas tout à fait répond à l’AFP – cité par Usine Nouvelle – le fabricant de ce support un tantinet ringard : "toute la création, l'infographie, est gérée chez nous en interne et nous sous-traitons auprès d'un atelier de bijouterie-joaillerie de Paris, qui assemble la partie métallique fabriquée en République tchèque et la résine fabriquée en région parisienne." Pour Gattaz, interrogé sur ce sujet, l’honneur est sauf puisque "la majorité de ce pin's est faite en France." N’empêche : une grande partie de la presse se gausse de l’histoire.

Dans la foulée on apprend que le Medef a commandé entre 20 000 et 25 000 pin’s franco-tchèques. A quoi sert-il ? Pour Usine nouvelle, il est "le symbole des propositions du Medef contre le chômage". Pour d’autres, comme le site Politique.net, il est surtout la promesse faite en contrepartie des demandes "d'assouplir les règles du marché du travail, supprimer des jours fériés ou encore baisser le SMIC". Pourtant, Gattaz s’est défendu hier, lors de la présentation officielle de ses mesures pour créer un million d’emplois, de remettre en cause les 35 heures et le Smic. Plus précisément, selon Le Figaro qui n'a pas été séduit par "le show mal rodé" de Gattaz, le président a martelé ceci : «nous ne remettons pas en cause le Smic, il faut être très clair, dans notre document définitif, nous ne remettons pas en cause les 35 heures, et c'est clair aussi.» Faut le dire vite puisque, selon le site FranceTVinfo, "le Medef prône l'introduction de contrats aidés, afin de permettre aux entreprises de recruter à un coût inférieur au Smic". De même, il propose aussi de "revenir sur la durée légale du travail appliquée à tous et de négocier celle-ci à l'intérieur de chaque entreprise".

On ne remet pas en cause mais en fait, si. A quand des pin’s "non mais si" ?

Lire sur arretsurimages.net.