Pétition travail : "antiparlementarisme" (Debré/BFMTV)

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"Est-ce que le poids des clics doit faire plier ceux qui sont élus ?" Dans un débat sur BFM TV face à Caroline de Haas, Jean-Louis Debré a exprimé ses doutes sur la légitimité de la pétition "Loi travail ; non merci !". Selon lui, c'est une manière de court-circuiter l'assemblée... comme à l'époque de l'affaire Boulanger et des ligues des années 1930.

A peine parti du Conseil constitutionnel, samedi 5 mars, Jean-Louis Debré retrouvait sa liberté de parole. Sur BFM TV, il a "condamné les pétitions et autres bassesses politiques qui visent à court-circuiter le système parlementaire." L'ancien ministre de l'Intérieur s'estime "très préoccupé parce que quand on regarde l'histoire de notre pays, il y a toujours eu ce développement de l'antiparlementarisme. Que ça soit au moment de l'affaire Boulanger, ou au moment des ligues". Et de poursuivre son parallèle entre la pétition lancée par Caroline de Haas contre la loi El Khomri et "le mouvement poujadiste qui a toujours animé dans notre pays un antiparlementarisme latent". Selon lui, la logique de cette pétition est dangereuse : "unclic vaut plus qu'un vote dans l'isoloir, et d'un vote des Français".

C'est peu dire que la comparaison de Debré a étonné l'initiatrice de la pétition qui a recueilli plus d'un million de signatures contre l'avant-projet de loi El Khomri : " Vous allez faire un parallèle entre un mouvement fasciste et une pétition ?, s'étonne de Haas. Laquelle finit par justifier le court-circuitage du parlement : "Il y a quand même une faille à mon avis aujourd'hui dans la façon dont fonctionnent les institutions et la démocratie. Ils mettent en place un programme pour lequel ils n'ont pas été élus."

S'ensuit un débat sur deux visions de la démocratie. Pour Debré, "la légitimité ne se fonde pas sur le nombre [de signatures dans une pétition, ndlr], elle se fonde sur l'élection" tandis que pour de Haas, " la légitimité se fonde aussi sur ce qu'on vit dans notre quotidien". En clair, ce n'est pas parce que le pouvoir a été élu qu'il peut faire "complètement l'inverse de ce pourquoi on a été élu", estime de Haas.

L'occasion de voir notre émission, avec Caroline de Haas, sur la mobilisation contre la loi Travail: "Pour changer la vie, il faut être à Matignon"

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