Pétition pour Enderlin (Obs)

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Le Nouvel Observateur a décidé de se placer en première ligne dans la défense du journaliste Charles Enderlin, en lançant une pétition de soutien sur son site.


Le Nouvel Observateur en ligne lance en effet un appel pour soutenir le journaliste de France 2 attaqué de façon récurrente pour un reportage réalisé en septembre 2000. On y voyait Mohammed Al Dura, 12 ans, mourir dans les bras de son père Jamal, au carrefour de Netzarim, à Gaza. Pris entre des tirs israéliens et palestiniens, le père et son fils avaient été la cible d'une rafale.

Un reportage qui a longuement alimenté une polémique : les balles qui ont atteint l'enfant étaient-elles palestiniennes ou israéliennes ? Une histoire aux multiples rebondissements médiatiques et judiciaires, expliqués par le menu dans cet article d'@si consacré à l'affaire.


Philippe Karsenty, animateur d'un site internet, est l'un des principaux détracteurs du journaliste de France 2. Le 19 octobre 2006, il avait été condamné pour diffamation. Un jugement cassé en appel le 21 mai dernier. Si la cour a reconnu que les propos litigieux étaient bien diffamatoires, car ils portaient incontestablement atteinte à l'honneur et à la réputation des professionnels de l'information, elle a en revanche estimé qu'il est légitime pour une agence de notation des médias d'enquêter, serait-ce en raison de l'impact qu'ont eues les images critiquées dans le monde entier, sur les conditions dans lesquelles le reportage en cause a été tourné et diffusé.

Un jugement qui surprend et inquiète les journalistes du Nouvel Observateur. Il nous surprend, car il accorde la même crédibilité à un journaliste connu pour le sérieux et la rigueur de son travail, qui fait son métier dans des conditions parfois difficiles et à ses détracteurs, engagés dans une campagne de négation et de discrédit, qui ignorent tout des réalités du terrain et n’ont aucune expérience du journalisme dans une zone de conflit. Il nous inquiète, car il laisse entendre qu’il existerait désormais à l’encontre des journalistes une "permission de diffamer" qui permettrait à chacun, au nom de la "bonne foi", du "droit de libre critique" et de la "liberté d’expression" de porter atteinte impunément "à l’honneur et à la réputation des professionnels de l’information".

Parmi les signataires, on compte de nombreux journalistes du Nouvel Observateur et de France 2, mais aussi l'écrivain Régis Debray ou l'ancien ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine. Les lecteurs sont, eux aussi, appelés à signer.

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