Petit Journal sans Hollande : "assassinat" ?

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Même traitement, effet diamétralement opposé.

Après avoir mis vendredi Nicolas Sarkozy face à ses travers ridicules – et lui avoir permis de se rattraper adroitement en se présentant comme un type sympa – le Petit journal a veillé à l'équilibre du temps de parole. Hier soir, Canal avait mitonné une émission spéciale François Hollande… qui n'est pas venu, pris par l'actualité.

Mais l'émission a quand même eu lieu : "Pour être tout à fait réglo, avec ou sans François Hollande, il fallait faire une spéciale «temps de parole socialiste»", a assuré Yann Barthès en début de programme. Sauf qu'en l'absence du principal intéressé, l'impression produite a été radicalement différente de celle qui s'était dégagée lorsque Sarkozy était en plateau.

Ce qui a fait sérieusement tiquer le chroniqueur Bruno Roger-Petit, qui estime sur le Plus du Nouvel Obs que le Petit journal a "assassiné" le candidat. Et sa description du déroulé de l'émission est, il est vrai, très frappante : huit séquences où la campagne de Hollande est systématiquement moquée, du clip "Le changement c'est maintenant" au refus du socialiste de répondre aux questions rigolotes sur les trottoirs, ou à sa gestuelle de meeting. "L'absence de François Hollande libérant les producteurs de l'émission de la pression de l'invité, ces derniers ont ainsi bâti une émission dévastatrice, provoquant un effet d'accumulation de séquences accablantes, d'où il ressort globalement que la campagne de François Hollande est manipulatrice, ridicule, débile, irrespectueuse de la liberté de la presse, mensongère et globalement nulle", enrage Roger-Petit. Sarkozy, lui, avait pu se défendre de façon efficace : "L'effet de contraste est saisissant. Sarkozy ressort globalement sympa mange des chouquettes et rit de lui même avec bon cœur pendant que Manuel Valls interdit aux journalistes de poser des questions et les maltraite."

Pour le chroniqueur, "le pouvoir du Petit journal est immense aujourd'hui, notamment auprès des jeunes citoyens qui délaissent les vieux 20 heures". Raison pour laquelle il "se doit d'être équitable"."Et l'équité, ce n'est pas qu'une question de chronomètre."

Pour savoir quelle image a laissé Sarkozy sur le plateau de Canal, lisez la chronique de Daniel Schneidermann sur cette "apothéose du fun washing".

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