"Peopolisation" / polémique : l'Express condamné aux prudhommes
Gilles Klein - - 0 commentairesLe conseil des Prud'hommes de Paris sur plainte du Syndicat National des Journalistes (SNJ) a donné tort au Groupe Express Roularta qui avait infligé deux avertissements au journaliste Eric Marquis (L'Express), membre du SNJ.
Eric Marquis 2, L'Express 0. Le Conseil des Prud'hommes vient de donner raison au journaliste, et représentant syndical au Comité d'Entreprise du Groupe Express-Roularta. . Il contestait les deux avertissements que Christophe Barbier, le directeur de l'Express et la direction du groupe lui avaient notifiés. "En janvier 2009, le directeur de L'Express, Christophe Barbier, inflige un avertissement à Eric Marquis, représentant syndical au CE, parce que, interrogé à ce titre par Le Monde à l'occasion d'un conflit social, il a porté un regard critique sur la ligne éditoriale de l'hebdo", rapelle le SNJ. Dans Le Monde du 16 janvier 2009, Marquis déplorait une "peopolisation" de L'Express "sous l'impulsion du directeur de la rédaction, Christophe Barbier. Il évoque entre autres une couverture consacrée à Carla Bruni-Sarkozy, l'épouse du chef de l'Etat. La presse ne s'en sortira que si l'on mise sur la qualité, insiste-t-il. C'est tout le contraire qu'on fait." |
En avril 2010: autre avertissement à Marquis. "Cette fois parce que le blog du SNJ Groupe Express, dont Marquis est directeur de la publication, a reproduit des extraits d'un article critique, paru dans une revue universitaire belge, de Jacques Gevers, ancien rédacteur en chef du Vif-L'Express (le cousin belge de L'Express)", ajoute le SNJ.
Finalement, les deux avertissements sont annulés par le Conseil des Prud'hommes en 2012 et 2013. L'Express est condamné à payer 2 000 et 1 200 euros. Dans le premier cas, le juge a estimé que : "les déclarations de M. Eric Marquis ne dépassaient pas les limites convenables de la polémique et ne contiennaient aucun excès de langage. A ce titre, elles s'inscrivaient donc dans le plein exercice des droits syndicaux et ne caractérisaient nullement un abus de la liberté d'expression."Et dans le deuxième cas, (la reprise d'un article) le juge a estimé que: "L'article publié par M. Marquis sur le blog du SNJ au groupe Express ne constituait pas une critique abusive de l'employeur".