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Le Chien
Bon article et bonne entrée en matière sur la "crise requin" à la Réunion. Mais quelques informations complémentaires méritent d'être précisées.
Le problème écologique
La présence de requins est naturelle à La Réunion. Mais pas n'importe quelle espèce. Il y a les requins de récifs, comme le requins pointe blanche, le requin citron, ou le requin mako. Ces requins sont des espèces menacées, et en désertant les côtes réunionnaises ont laissé l'habitat libre aux requins pélagiques (requin-tigre) et semi-pélagiques (requin-bouledogue). Ces deux dernières espèces ne sont pas menacées, mais presque menacées, contrairement aux requins de récifs qui sont des espèces menacées (et peu dangeureuses). Il est normal qu'en période de reproduction, des requins-bouledogues s'approchent des côtes, mais pas d'y être à l'année. Encore moins pour le requin-tigre.
La surpêche
Tous les requins subissent les conséquences de la surpêche. Moins de nourriture pousse les requins à plus d'agressivité et à explorer des zones d'habitat qui ne sont pas les leurs naturellement. Surpêche, qui rappelons-le, est évidement plus du fait d'un navire de 70 m et plus avec des filets de pêche gigantesques tels que la senne pouvant atteindre les 2 km de long ou la palangre pouvant atteindre 50 km de long. À côté, un bâteau de pêcheur de 10 m avec un chalut pélagique (qui flotte entre 2 profondeurs, ne touche pas le fond, est plus sélectif) est autrement plus éco-responsable.
Les surfeurs
Les surfeurs ne représentent en aucun cas une communauté homogène. Pas plus que les gens qui vont à la piscine, ou à la montagne. Les profils, comme partout, vont du parisien macroniste qui va à la plage en SUV, au hippie végan qui va à l'eau avec un vélo rafistolé bricolé en DIY avec des matériaux recyclés et recyclables. Le tout en passant par le local indépendantiste, raciste et violent, et le touriste jovial pacifiste, et vice-versa. Il n'y a pas d'opinion majoritaire. En revanche, il y a généralement une sensibilité écologiste comme dans toutes les activités de grandes natures (alpiniste, plongeur, apnéiste, randonneur, etc.). Il y a en particulier la Surfrider Foundation qui oeuvre énormément pour la dépollution des océans mais aussi des lacs et des rivières.
Les écologistes
Cette population n'est pas plus homogène que les surfeurs. Entre l'anti-spéciste végan anarchiste et l'écolo-piste cyclable macroniste : il y a tout un monde. Parmi les collectifs écologistes les plus engagés dans la crise requin, il se trouve notamment deux fondations dont l'histoire respective est émaillée de casseroles pas propres. La fondation Bardot revendique la préservation des races humaines (on ne se mélange pas entre différentes couleurs) au même titre que la préservation des espèces animales. Faut-il avoir de l'audace pour venir à la Réunion avec un tel discours... La Sea Shepherd Conservation Society, elle, se démarque par la radicalité de son engagement et la violence de ses actions. Paul Watson déclare à qui souhaite rejoindre son collectif que "pour sauver les baleines, il faut être prêt à mourir". Et surtout à mentir : preuves falsifiées, détournement de propos, tout est bon pour le buzz et récolter des dons.
Conclusion
Préserver les insectes est primodial. Tout le monde le sait et le comprend. Mais vouloir sauver le frelon asiatique en métropole est absurde. Personne, et encore moins les surfeurs, ne souhaite éradiquer les requins. Bien au contraire : un retour des requins de récifs serait salutaire pour l'écosystème, l'île, et ses habitants.
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34-974
Pour y avoir vécu 10 ans, j'ai quand même bien eu l'impression que la pêche était plus punitive que préventive...
Après chaque attaque : 5 ou 6 prélèvements de requins autorisés. Pourquoi ces quantités ? Je n'ai jamais su...
L'analyse sociologique de Thiann Bô me semble en revanche tout-à-fait pertinente concernant les zoreys, leurs activités nautiques et, j'ajouterai, leur propension à s'accaparer les bas de l'ouest (le reste de l'île ne proposant pratiquement pas de lieux de baignades), repoussant la population vers les hauts où les habitations sont moins chères.
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Ouldyamin
Excellent papier, merci.
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Cultive ton jardin
Pour ce qui est du rapport de forces entre écologistes et tueurs indifférenciés de requins, ne pas oublier que La Réunion a été une colonie, et qu'il en reste des traces. Parfois très violentes. Quand on parle de locaux, on ne sait pas exactement de quels locaux il s'agit. Et ne pas oublier que, quand le tourisme occupe une grande part dans l'économie d'un pays, il en devient un énorme facteur de déséquilibre et un pourvoyeur d'inégalités.
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Wisssh
A la lecture de votre article, je me pose 2 questions :
Quel est le poids de ces surfeurs : économique ? Politique ? Car ils ne sont pas nombreux au regard de la population de l'île. Je ne comprends pas comment ils peuvent être si influents.
Et quid des filets métalliques verticaux, qui ont été posés à l'ouverture des lagons ? Au contraire de l'île Maurice, beaucoup plus ancienne, le corail n'est pas encore très développé autour de la Réunion, ce qui explique le peu de lagons et le fait qu'ils ne soient pas totalement "fermés". Lors d'un séjour sur l'île, on nous a rapporté à de multiples reprises, que des individus s'évertuaient à couper ces filets, ce qui compromet la protection des baigneurs.
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tosh
dommage que les medias ne traite pas le sujet avec plus d’assiduité, je découvre le problème avec votre article.
n'habitant pas a la reunion il serait facile de prendre le parti des ecolos mais je peux comprendre le point de vue , fut il biaise, des locaux surtout si il y a une baisse notable des attaques, "perception is reality".
Ce sujet rejoint un peu celui que vous aviez traite il me semble dans une emission précédente sur les lanceurs d'alerte et l'algue tueuse. la aussi entre omerta et comportement mafieux , tourisme et écologie ne faisait guère bon ménage.
je remets le lien de l'enquete que j'ai lu il y a quelques mois et que j'ai trouve captivante au point de me demander par moment si ca n’était pas une oeuvre de fiction.
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