Pas de copyright pour le selfie du macaque

Alain Korkos - - 0 commentaires

Nous l'évoquions dans Le singe et le selfie, le photographe animalier grand-breton David Slater se fit voler son appareil photo par un macaque amateur d'autoportraits, lesquels furent ensuite publiés sur Wikimedia. Aussi demandait-il (le photographe, pas le singe) 10 000 livres de dommages et intérêts à Wikimedia pour violation du droit d'auteur. Le verdict est tombé la semaine dernière…


«L'United States Copyright Office, organisme gouvernemental en charge de réguler les questions de copyright aux Etats-Unis, nous dit Slate (voir ici et ), a tranché en faveur de Wikipedia. »

Ledit Office précise en effet dans son nouveau règlement qu'il n'enregistrera aucune oeuvre produite par la nature, des animaux ou des plantes, seules les oeuvres créées par des êtres humains pouvant bénéficier du droit d'auteur. Et l'United States Copyright Office, de citer comme exemple de travaux n'en bénéficiant pas :

- une fresque peinte par un éléphant
- un motif de peau d'animal
- du bois flotté, façonné et lissé par l'océan
- des marques naturelles sur des rochers
-une photo prise par un singe.

Ce dernier exemple est une allusion directe aux demandes de dommages et intérêts formulées par David Slater, qui se voit ainsi débouté par l'État américain.

L'Office précise également que s'il accepte d'enregistrer des oeuvres humaines inspirées par un esprit divin, il refuse en revanche d'enregistrer des travaux soi-disant créés par des entités divines ou surnaturelles. Il est donc inutile de revendiquer un quelconque droit d'auteur concernant la photo que vous avez faite d'un toast affichant miraculeusement le visage du Christ :


Pareil pour une pizza…


… ou pour le gratin de patates dominical avec le vrai portrait de la Joconde dedans. Dommage !

 

 

L'occasion de lire ma chronique intitulée Trois petits singes sages.



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