Paparazzi : Macron n'a pas "retiré" sa plainte. Elle allait être classée sans suite

Capucine Truong - - 0 commentaires

Pas vraiment un "geste d'apaisement" de la part de l'Elysée?

Ce mardi 19 septembre, Mediapartrévèle que la plainte d'Emmanuel Macron contre le photographe Thibault Daliphard n'aurait pas été retirée par le président comme Challenges l'avait avancé vendredi dernier, dans un souci "d'apaisement" mais classée sans suite pour "absence d'infraction" par le parquet de Marseille.

Pour rappel, un communiqué de l'Elysée du 15 août indiquait qu'une plainte avait été déposée "au nom du président" pour "harcèlement et tentative d'atteinte à la vie privée" contre Daliphard, lui reprochant d'avoir tenté de s'introduire dans la propriété dans laquelle le président séjournait durant ses vacances à Marseille. Une version démentie par le photographe lui-même. Comme le rapporte Mediapart, le photographe raconte avoir été contrôlé une première fois par un policier aux abords de la demeure où devait séjourner le couple présidentiel, et "s'est vu répondre qu'il n'y aurait pas de possibilité de prendre des clichés ce jour-là, mais éventuellement quelques jours plus tard." Revenu le lendemain pour "prendre des nouvelles", sans appareil, il aurait alors été "embarqué et placé en garde à vue pendant six heures."

Contacté par Franceinfo, l'Elysée affirmait au contraire que le photographe s'était montré "très insistant et désagréable pendant la campagne" et qu'il avait "déjà franchi à plusieurs reprises les limites."

"une façon de réchauffer ses relations avec les médias"

L'enquête préliminaire a donc amené le parquet de Marseille à trancher dans le sens de la version du photographe, en classant sans suite l'enquête préliminaire pour "harcèlement" et violation de la vie privée, pour "absence d'infraction" : il ne se serait nullement rendu coupable des faits reprochés. Un camouflet pour l'Elysée qui, selon Mediapart, aurait décidé de retirer sa plainte en ayant pris connaissance du tour que prenait l'enquête préliminaire.

Une habile manoeuvre de communication, déguisée en geste magnanime, et relayée via l'hebdomadaire Challenges (dont le nouveau porte-parole de l'Elysée, Bruno Roger-Petit, est un ex-collaborateur), qui titrait le 15 septembre son scoop : "Exclusif. Emmanuel Macron vient de décider d'abandonner les poursuites judiciaires qu'il avait engagé (sic) contre un paparazzi. Une façon aussi de réchauffer ses relations avec les médias." Pas sûr que ce soit un succès.

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