"Panama Papers" : comment BFMTV cite Drahi
La rédaction - - Médias traditionnels - Financement des medias - 0 commentairesComment parle-t-on de Drahi, patron de BFMTV, et dont le nom apparaît dans la liste des personnalités impliquées dans le scandale "Panama Papers", sur... BFMTV ? Essentiellement pour prendre sa défense.
Comment parler de son patron, sur une chaîne de télévision, alors que son nom apparaît dans ce qui pourrait être un nouveau scandale d'évasion fiscale mondial ? BFMTV a trouvé la solution : en contre-attaquant ! Sur le plateau de l'émission BFMStory, l'animateur Olivier Truchot a ainsi pris la défense de Drahi (sans préciser qu'il s'agissait de son patron) face au journaliste du Monde, Jérémie Baruch. "Vous avez vu la réaction des gens qui ont été cités ? Ils se défendent c'est normal. Patrick Drahi, par exemple, qui reconnaît avoir une société, mais rien d'illégal. Lionel Messi qui dit avoir eu une société, mais pas de fonds. Et puis d'autres. Est-ce que finalement c'est la bonne méthode de jeter en pâture des noms de personnalités, sans qu'elles aient vraiment la possibilité de se défendre ? Elles se défendent après, mais le mal est fait en quelque sorte."
L'extrait en question
Le mal est-il vraiment fait ? Non pour le journaliste du Monde qui ne souhaite, toutefois, pas aborder le cas Drahi. Et pour cause : "Le nom n'est pas sorti, donc je ne sais pas de quoi vous me parlez". Le nom de Drahi est pourtant bien sorti, et pas plus loin que sur le site de L'Obs, propriété du groupe... Le Monde. Qu'importe pour Baruch qui accepte de répondre sur le cas du footballeur Messi. "En ce qui concerne Leo Messi, il a été contacté. C'est une véritable enquête journalistique, c'est pas juste des noms qu'on sort au hasard, et qu'on donne en pâture. C'est des personnes qui ont pu se défendre, par téléphone ou par mail".
(Pour être complets, le nom de Drahi a été cité à plusieurs reprises dans les tranches horaires suivantes. Et même... sa qualité d'actionnaire de BFMTV. Ouf !)
L'occasion de relire notre article : "Panama Papers : la société offshore de Drahi n'était pas secrète (mais seulement discrète)"