Où en est "Le Point" après l'affaire Zemouri ?

Loris Guémart - - Déontologie - 6 commentaires


La dernière fois que le Point mentionnait le nom de son journaliste Aziz Zemouri, auteur d'une enquête fausse de bout en bout sur le couple de députés Nupes Garrido-Corbière, c'était le 29 juin. L'hebdomadaire dénonçait alors un "enfumage à double détente" en expliquant que le journaliste "ne disposait en tout cas ni des pièces ni des éléments qu'il a prétendu, auprès de sa hiérarchie, détenir". Et concluait : "Nous rendrons compte, dans les pages de l'hebdomadaire et sur notre site, des résultats de nos investigations sur cette machination, ses auteurs, leurs méthodes et leurs motivations. [] Nous vous devons l'honnêteté, qui commande d'admettre ses erreurs. Nous vous devons aussi de poursuivre l'enquête." Mais contrairement à ce que bien des lecteurs ont pensé en lisant ces phrases, le directeur de la publication Étienne Gernelle indique à ASI qu'aucun article à venir n'explorerait plus en détail les raisons des errements du Point, ni n'exposerait les changements mis en œuvre pour en éviter d'autres. "On a dit qu'on allait mener l'enquête sur le fond de l'affaire, on l'a fait parce qu'on a publié plusieurs articles sur le volet Lagarde", poursuit Gernelle. Sur le site web du Point, les quatre articles liés à l'affaire publiés depuis le 29 juin, soit début septembre, n'ont pas été réalisés par la rédaction mais par l'AFP

Pour en savoir un peu plus sur ce qu'il se passe au Point post-affaire Zemouri, il faut lire un article de la Lettre A publié le 29 septembre, alors que l'hebdomadaire propriété du milliardaire François Pinault – apparemment rendu "furieux" par l'affaire Zemouri – fêtait ses 50 ans. L'on y apprend qu'Aziz Zemouri a été licencié par le Point, et qu'il conteste ce licenciement devant les prud'hommes. Sollicité par ASI, le journaliste, dont nous avions en juin retracé le lourd passif en matière de déontologie journalistique, n'a pas répondu. Quant à l'organisation interne de l'hebdomadaire, la Lettre A annonce un dispositif semblant inédit dans les médias français. "Pour tenter d'éviter que se reproduise un nouveau couac sur le site du Point, la direction mise par ailleurs sur la vigilance collective : de larges écrans vont prochainement être installés au milieu de la rédaction, où chacun pourra lire les articles les plus sensibles avant leur parution." Étienne Gernelle n'a pas souhaité commenter les informations avancées par la Lettre A, ni confirmer le licenciement d'Aziz Zemouri. Cette vidéo est issue de notre émission en direct sur Twitch, Proxy.


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