OGM : l'étude de Séralini sera "effacée"

David Medioni - - 0 commentaires

Effacer une étude controversée, c'est la décision que vient de prendre la revue Food and Chamical Toxicology à propos de l'étude sur les OGM du professeur Séralini, qu'elle avait initialement publiée. Séralini dénonce des pressions de Monsanto et menace la revue de poursuites.

Séralini nouvel épisode. L'étude controversée du biologiste Gilles-Eric Séralini dont @si vous avait tout expliqué ici et à laquelle nous avions consacrée une émission, est en passe d'être retirée totalement de la revue Food and Chemical Toxicology. Séralini a tenu une conférence de presse, jeudi 28 novembre, pour menacer la revue de poursuites en justice. Le Monde et Le Nouvel Observateur qui avait été les premiers médias français à publier l'étude,  s'en font l'écho.

De fait, raconte Le Monde, la revue veut effacer "de la littérature scientifique l'ensemble des résultats et des données issus des travaux du chercheur français. Ceux-ci avaient provoqué une tempête médiatique, en suggérant que la consommation, par le rat, du NK603 et/ou de l'herbicide auquel il est rendu tolérant provoquait l'apparition de tumeurs sur les animaux, ainsi que des troubles hépatiques et rénaux."

Séralini envisage donc des poursuites en justice contre Food and Chemical Toxicology pour retrait abusif d'une étude scientifique qui ne comporte pas de faute lourde. Le chercheur français fait valoir que l'aspect contesté de son travail – c'est-à-dire le protocole expérimental – n'entre dans aucune de ces catégories passibles d'un tel effacement (plagiat, manquement éthique etc...)

Séralini affirme que la revue a subi des pressions de Monsanto. Il fait remarquer que le toxicologue Richard Goodman, arrivé au comité éditorial de la revue début 2013, est un ancien employé de  Monsanto. La revue se défend en déclarant au Monde que Goodman n'a pas été associé à la décision concernant l'étude de Séralini.

L'obs "ne regrette pas" d'avoir publié l'étude

Contacté par @si, Guillaume Malaurie, grand reporter au Nouvel Observateur, à l'origine de la publication française de l'étude Séralini dans l'hebdo ne regrette pas "d'avoir sorti ce travail". "Nous avons fait notre boulot, nous avons raconté une étude qui avait reçu l'assentiment scientifique d'une revue de référence, détaille-t-il. De plus, en démarrant son étude, Séralini ne s'attendait pas à voir surgir des cas de tumeurs sur les rats. Quand cela s'est produit, il a donné l'alerte". Que penser de la décision de la revue ? "Franchement c'est très étonnant. Dans les raisons évoquées pour justifier la suppression, on remarque que jamais aucune faute lourde n'est vraiment reprochée à Séralini", note Malaurie. Complot de Monsanto ? "La nomination de Goodman a peut-être joué, mais elle n'explique pas tout. A ce stade tout est possible", affirme le journaliste du Nouvel Obs qui a publié jeudi 28 novembre un article relatant tout cela. Pour lui, le plus étonnant dans cette affaire est que l'étude soit sortie il y a un an et que les études "cancérogénèses sur les OGM n'ont toujours pas été réalisées".

Une pièce de plus pour notre dossier OGM : le débat immobile.

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