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Strumfenberg ( Aloys von )
Anthony, n'avez-vous pas honte de nous conseiller la lecture de cet imposteur de Serge Latouche, heureusement confondu jadis par le grand Sokal ? Plus sérieusement, pour confirmer votre définition trilogique, je mets aux enchères une splendide machine à écrire en parfait état technique, n'affichant que 18 kg sur la balance. Mieux, une pendule Louis XV qui indique deux fois par jour l'heure exacte avec une grande précision, et dont la valeur marchande ne cesse de grimper, magnifique exemple d'obsolescence inversée. -
admin
On distingue:
- l'obsolescence programmée qui traduit sans langue de bois est le sabotage volontaire des produits de consommation. ( notre addiction à une croissance illimitée en est la raison)
- l'obsolescence symbolique via la publicité. Exemple: "En 2002, 130 millions de téléphones portables en état de marche ont été mis au rebut aux États-Unis." C'est la conséquence de l'obsolescence symbolique qui ringardise (via la publicité) les objets en bon état de marche afin de créer le désir chez les consommateurs et susciter l'achat! CQFD
- l'obsolescence technique qui elle est plutôt "naturelle" évolution technique majeure et donc inévitable, par exemple le passage de la locomotive à vapeur, à la locomotive électrique
Pour aller plus loin, je vous conseille vivement la lecture de "Bon pour la casse" de Serge Latouche
Pour conclure l'obsolescence (programmé, qui est indissociable de l'obsolescence symbolique) pose des problèmes écologiques (gaspillages, amenuisement des ressources naturelles...) dans nos relations sociales aussi puisque nous prenons l'habitude d'être nous aussi des jetables... ( augmentation des divorces, partenaire sexuelle, chômages, etc.)
Il est bien entendu que l'objectivité de France 2 a ses limites et si la sacro-sainte croissance en dépend, elle sera forcément moins vindicative. -
zogglenz
Preuves ou pas de preuves, comme par hasard les "compromis" d'optimisation de paramètres vont toujours dans le même sens : ça dure moins longtemps qu'il y a vingt ans et la réparation soit "ne vaut pas le coût", soit les pièces détachées n'existent plus, en tout cas c'est mon impression.
Emission intéressante. J'aurais aimé que l'on parle un peu des puces électroniques qui se trouveraient dans les imprimentes et les désactiveraient après N impressions. Est-ce que c'est une légende urbaine ou est-ce que cela existe ?
J'essaie de ne pas faire des achats à répétitions :
Imprimante
Surtout les imprimantes bon marché ne sont effectivement pas chères à l'achat, mais les producteurs se font leur marge sur les cartouches d'encre de marque qui coutent très chères. Certaines imprimantes coûtent le prix de 2 à 3 lots de cartouches d'encre. Personnellement cela m'horripile.
Par chance j'ai acheté en 2002 (!) une imprimante X (peut-on nommer la marque dans le forum?) de gamme moyenne. Elle fonctionne avec 4 cartouches ( = une par couleur). Je n'ai jamais utilisé les cartouches de marque, j'achète des cartouches génériques en Allemagne à 1 euro la cartouche, donc un lot de 4 cartouches me coûte 4 euros. Sept ans plus tard j'ai dû changer la tête d'imprimante (75 euros) et c'est reparti pour quelques années. Toujours en Allemagne, j'ai fait faire un entretien général de cette imprimante pour 40 euros (petite boîte spécialisée dans l'entretien et la réparation d'imprimentes).
Sur ebay j'ai trouvé la même imprimante, vielle, mais dans son emballage d'origine et neuve, motié prix que le prix à l'époque.Je l'utiliserai soit pour remplacer l'ancienne si elle rend l'âme soit pour pièces détachées. Nous sommes en 2013 et ma vielle imprimante imprime et imprime... ça fait plaisir.
Voiture
Une 309GRD d'année 1986, je l'ai acheté à 56.000 km il y a 6 ans pour 1300 euros et j'ai fait faire quelques réparations (courroie de distribution, embrayage) après l'achat. Elle a passé le CT trois fois de suite les doigts dans le nez. Elle se bricole très bien (pas de composantes électroniques comme les voitures récentes). En ville elle consomme 6l/100km, parcours mixte 5,5, parcours voyage 5,0l, une bagnole qui a 26 ans! Normalement, avec le progrès technique, on devrait avoir des voitures qui consomment 3l/100 aujourd'hui, mais je n'ai pas l'impression que la basse consommation soit une priorité. Je garderai ma vielle 309 jusqu'à la "fin".
Lecteurs mp3
Aujourd'hui il est quasiment impossible de trouver un lecteur mp3 qui marche avec une pile classique (rechargeable) AAA qu'on peut acheter dans le commerce. Ces piles (rechargeables) coûtent que dalle. Pratiquement tous ont des piles rechargeables Li-on intégrées impossible à changer quand elles sont hs. Une fois je me suis résigné à acheter un lecteur mp3 à pile intégrée car soi-disant elle durerait jusqu'à 23 heures. Après une recharge, la pile est vide après 3 heures d'utilisation. J'ai racheté un lecteur mp3 pas beau et bas de gamme qui marche avec une pile AAA. Je ne suis jamais à court de jus, ça tient 8 à 10 h et avec une ou deux akkus chargés on a une autonomie de 24 à 30 heures, impeccable.
Liseuse électronique
J'ai fait le choix d'un modèle "ouvert" qui fonctionne avec une firmeware Linux GPL. Cette liseuse ne contacte pas tous les 10 minutes un magasin ou le producteur pour l'informer sur mes habitudes de lecture et il est réparable.
Ordinateur portable
Vente forcée du système d'exploitation
Je l'ai acheté il y a 5 ou 6 ans et une loi venait de sortir : les vendeurs devaient proposer aux clients une possibilité d'acheter les ordis sans système d'exploitation (SE) préinstallé. En théorie c'était possible, j'ai essayé. C'était une histoire à dormir debout. L'ordi était envoyé deux fois dans un centre de réparation pour supprimer le SE. Je devais quand-même payer le prix avec le SE et me faire rembourser après sa suppression. A chaque fois l'ordi était revenu avec une note "RAS, fonctionne bien".
Ensuite le magasin m'a demandé de l'envoyer à mes frais chez le constructeur pour supprimer le SE (et soi-disant me faire rembouser ensuite mes frais d'envoi et le prix du SE). J'ai abandonné. Il était évident qu'il n'y avait pas de volonté de se conformer à la loi. Dans la pratique il était impossible de l'acheter sans SE. J'ai envoyé une lettre au directeur du magasin pour me plaindre et pour me faire rembourser la baisse affichée du SE et pour les inconvéniants de l'avoir envoyéé deux fois dans leur "centre de réparaation" incapable pour rien, soit je ne serais plus client chez eux. J'ai eu deux coups de fils mielleux d'un commercial qui n'ont rien donné et je n'ai plus jamais remis les pieds chez eux.
Durée de vie
On peut élargir la mémoire de l'ordi jusqu'à 8Go et changer son akku. S'il marche encore dans deux ou trois ans et serait "obsolète" par rapport au SE installé actuellement (w7), il y a des distributions Linux qui ont besoin d'un dixième d'espace disque que windows 7 et qui marchent très bien, c'est même plus rapide. Ça craint un peu concernant les nouveaux Bios qui empêchent sur certains ordinateurs l'installation d'un autre SE. J'espère qu'on trouvera encore des ordis dans quelques années sur lesquels on peut installer autre chose que le "windaube" préinstallé, pourri de pub de de payware qui fonctionne pendant 2 semaines - après il faut l'acheter. -
Mathieu Grenet
A lire tout cela, je trouve que ce débat ne mène malheureusement qu'à de fausse solutions : Un délit d’obsolescence programmée ne sera je pense jamais caractérisé. Le législateur devrait œuvrer à taxé les produits les plus couteux écologiquement de sorte que les produits les plus durables, réparable, recyclables, etc.. soient privilégiés.
Le modèle économique des imprimantes par exemple repose sur les consommables ! Le fabricant doit donc vendre l'imprimante la moins chère possible pour vendre ensuite des cartouches hors de prix. D'où l'impasse sur les capteurs de niveau par exemple (un compteur logiciel ne coute rien).
Mais par pitié ne soyons pas complotistes, cela dessert à mon avis la cause poursuivie.
Le coup des cartouches d'encre par exemple me parait complétement absurde : le fait est que les constructeurs ont préféré un compteur plutôt qu'un capteur pour des raisons économiques, et que la marge d'erreur laisse quantité d'encre dans la cartouche. Si la cartouche respecte le nombre de copies pour lequel elle est donnée c'est commercialement valable non ? Écologiquement moins. Le constructeur à préféré mettre plus d'encre plutôt qu'un capteur efficace.
La mienne, une epson pourtant se contente de me signaler l'atteinte du compteur (sans doutes suite aux réclamations), et me laisse imprimer jusqu'à la fin de la cartouche. Ce qui fait que je jette régulièrement des copies mal imprimées ! pas écolo non plus.
Epson a choisi depuis longtemps un modèle où les buses sont nettoyables d'où le réservoir d'encre usagée et le fameux compteur des 18000. Chez HP vous changez les buses avec les cartouches d'où un ressenti de qualité pour le consommateur : les buses se bouchent rarement, et quand ça arrive il suffit de changer les cartouches. Mais ce choix a un cout écologique important et les cartouches coûtent plus chère!
Bref, il me semble que l'on vit dans une société consumériste où seul compte le prix d'achat des produits (caricatural ok). Les fabricants font des choix absurdes à long terme, mais qui leurs font gagner des ventes. C'est à la loi de corriger cela, pas avec des lois de circonstances inapplicables, mais avec un calcul objectif du cout écologique des produits. -
Pierre S.
Jean-Vincent Placé illustre ici un phénomène courant : tenir pour vraie (ou fausse) une théorie non pas sur la base d'arguments sérieux mais parce que c'est utile pour défendre une idéologie. Il critique (à juste titre) la pollution, le gaspillage, la société de consommation. La théorie de l'obsolescence programmée peut y aider ? Qu'à cela ne tienne, on va dire qu'elle est vraie.
Et il semble croire que tout le monde fonctionne ainsi, donc si Alexandre Delaigue ne croit pas à cette théorie c'est forcément qu'il est est pour le libéralisme, la société de consommation, le gaspillage, la pollution...
À propos de la chaleur, qui a embrouillé le débat à un moment. Le rayonnement des ampoules à incandescence se compose de 97% d'infrarouges et de 3% de lumière visible environ. S'il avait été possible de fabriquer (comme aujourd'hui avec les fluocompactes et les LED) des ampoules qui émettent une plus grande proportion de lumière visible, elles auraient été plus lumineuses sans consommer plus, et donc sans s'user plus vite (ou autant lumineuses en consommant moins, donc en s'usant moins vite). Mais avec la technologie de l'époque, l'arbitrage se faisait seulement entre luminosité et longévité. -
sel
Les ententes d' entreprises (illégales ou non) c'est du complotisme aussi ?
Les cartels, c'est une invention de paranoïaque ?
Les nombreuses condamnations des banques, fournisseurs de téléphonie, fabriquant de TV, agences d'interim ... c'est sans doute aussi le fruit d'une imagination débridée .(faites une recherche " entente illicite" pour vous en convaincre)
Des preuves , il y en a eu concernant les ampoules ; le reportage "prêt à jeter " faisait aussi mention d'un projet de loi US (ancien )rendant l' obsolescence obligatoire .
ça prouve au moins qu' il n'est pas absurde de penser que ce genre de stratégie commerciale soit toujours d'actualité . -
ophelia
Je suis en train de regarder Ce soir ou jamais, également sur l'obsolescence programmée, et François de Closets soulève un point intéressant! Les versions de Windows! En voilà un de produit qui ne dépérit en aucune façon, puisqu'il est immatériel. Et pourtant Microsoft s'empresse de sortir une nouvelle version tout le temps! Et le consommateur, peut-il réfléchir, peser le pour et le contre et décider s'il la veut ou pas cette nouvelle version? Pas du tout! Parce que dès lors qu'il achète un nouvel ordinateur, on lui enfile d'office (sans jeu de mots) la nouvelle fantastique incroyable merveilleuse (et qui ralentit tellement la machine) version de Windows! J'aimerais bien connaître la réponse de ceux qui pensent que non, les entreprises ne poussent pas délibérément à la consommation. -
jojocanard
Je n'ai jamais eu de doute sur l'existence de l'obsolescence programmée. Mon père m'a parlé très jeune d'un de ses amis ingénieur dont le travail était de trouver un moyen pour réduire l'espérance de vie des néons qui duraient trop longtemps.
Quant à moi en tant qu'informaticien on m'a très vite expliqué que pour gagner de l'argent en faisant des logiciels de services, le mieux c'est de les concevoir comme défectueux. On les vend pas cher pour attirer le pigeon, on rend le client dépendant et ensuite quand il tombe en panne grace à notre sabotage on facture très cher un dépannage évidemment très simple... Heureusement j'ai échappé à ça mais je sais que c'est courant. Et l'obsolescence programmée dans un logiciel, ça prend tout son sens non ?
Mais des preuves ? Ben non je n'en ai pas ! -
Tchois
Certes il n'y a pas de preuves formelles (ils sont quand même pas si stupide), mais de fortes présomptions persistent.
L'obsolescence programmé existe aussi dans l'alimentaire, c'est la date de péremption.
Il y a quelques années en arrière, les dates de péremption sur la charcuterie ont été raccourcie suite à un problème sur un produit dans cette branche.
Conséquence, des dates raccourcies pour toute cette industrie et comme les gens sont des moutons, ils jetent lorsque la date est dépassé.
Pour ma part avant de jeter, je regarde l'aspect, je sens l'odeur, eventuellemnt je goute et aprés je prends ma décision de le mettre aux ordures ou pas et ce même sur des produits "fragile" comme la charcuterie, la crème fraiche, la viande.....
J'ai eu l'occasion de travailler dans l'industrie alimentaire (mise en bouteil d'huile d'olive) et bizarement la même cuve d'huile rempli une bouteil destiné au marché français et un pour le marché des Etat-Unis. Celle vendu en France reçoit une date limite de consommation alors que l'autre en est dépourvu (???).
Je me pose une autre question qui n'a pas directement de lien avec le sujet, mais qui l'a mis à jour.
Si les personnes travaillant aux services communications de ces entreprises ne communiquent pas, comment appelez-vous ça?
Moi des "Emplois fictifs". -
Ouinon
[quote=L'auteur de l'article]« Ce que l'on appelle l'obsolescence programmée, c'est-à-dire la pratique qui consiste pour les constructeurs à fabriquer des appareils volontairement plus fragiles. »
Non ! Fabriquer des appareils volontairement plus fragiles, c'est la partie caricaturale, et à mon avis, extrêmement marginale, du débat. Oubliez le doc d'Arte et le reportage d'Elise Lucet qui, en grande partie, y fait écho et regardez simplement autour de vous. L'obsolescence « programmée » (le qualificatif lui-même sert-il la cause ?), c'est aussi est surtout tout un tas de problèmes infiniment plus concrets et communs, comme :
— l'impossibilité (et/ou la non information de la possibilité) de changer les pièces consommables sur certains produits (batteries, disques durs des ordinateurs, chargeurs, charbons des appareils électriques, pièces détachées à prix prohibitifs…). Qui est au courant que les charbons d'une perceuse s'usent naturellement, coutent quelques euros sur internet, et se changent en 5 minutes sur certains modèles ? ;
— dans l'informatique, on pourrait aussi parler des mises à jour logiciel qui ralentissent les machines anciennes sur des tâches pourtant très simples (qui se faisaient très bien quelques années plus tôt avec le même matériel), ou de celles qui ne sont carrément plus assurées par les fabricants au bout de seulement 3 ans (entrainant d'autres restrictions fonctionnelles) ;
— les connectiques et formats propriétaires qui coincent les utilisateurs sur une marque et/ou obligent à racheter du matériel compatible (chargeurs, câbles, docks, …),
— ect. etc.
Quant à la très grande majorité des autres produits, fort heureusement, ils remplissent très bien leur rôle sans contraindre le client d'une manière ou d'une autre. Personne n'a jamais affirmé que TOUS les industriels étaient répréhensibles. Personne n'a jamais dit non plus que tous les produits d'autrefois étaient plus costauds que ceux d'aujourd'hui.
Les 2 ou 3 économistes qui se sont autoproclamés spécialistes de la question après un article de blog (et dont on ne comprend d'ailleurs pas trop la finalité de leur « combat » ?) se cantonnent à des théories commerciales généralistes alors qu'il s'agit plutôt de problèmes particuliers, à étudier au cas par cas. De même qu'on ne peut pas le réduire le débat au documentaire d'Arte, on ne peut pas non plus tout balayer d'un revers de mains en affirmant avec arrogance que les râleurs n'ont rien compris à l'économie de marché et que l'obsolescence « programmée » (ou plutôt « encouragée » ?) n'existe pas. -
Erwan
D'après les débats que je lis ici, j'ai l'impression qu'il serait utile de rappeler la définition du concept d'obsolescence programmée. Selon l'étude du CEC :
le sénateur Jean-Vincent Placé rappelle la définition de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (ADEME) : « la notion d’obsolescence programmée dénonce un stratagème par lequel un bien verrait sa durée normative sciemment réduite dès sa conception, limitant ainsi sa durée d’usage pour des raisons de modèle économique ». Ces techniques peuvent notamment inclure l'introduction volontaire d’une défectuosité, d’une fragilité, d’un arrêt programmé, d’une limitation technique, d’une impossibilité de réparer ou d’une non-compatibilité logicielle »
Un cas d'obsolescence programmée doit donc inclure le critère de choix délibéré de conception qui réduit la durée d'utilisation du produit, et ce choix doit être guidé par la volonté de vendre un nouveau produit de même type plus rapidement. Je pense qu'on peut donc exclure les cas où il s'agit d'un choix de minimisation du coût en vue de vendre le produit à un tarif plus compétitif, ou de minimiser le coût de certaines parties du produit afin de proposer plus de fonctionnalités à coût équivalent (interprétation acceptable ou non ?). Il me semble intéressant de noter aussi que selon cette définition il s'agit d'une décision malveillante (un "stratagème").
Ensuite le CEC classifie les cas d'obsolescence programmée en 4 catégories : obsolescence technique ou technologique, par péremption, esthétique, et écologique. Il me semble que l'essentiel des débats porte sur la première catégorie : l'obsolescence par péremption ne concerne que la catégorie alimentaire ; l'obsolescence esthétique est avérée et ne fait pas vraiment l'objet de débat (au passage la responsabilité de celle-ci me semble partagée par le producteur et le consommateur) ; enfin l'obsolescence écologique est assez particulière : apparemment les exemples donnés sont liés à des décisions politiques qui créent des effets d'aubaine, par exemple la prime à la casse (personnellement j'ai un peu de mal à voir comment cela entre dans la définition d'obsolescence programmée ?).
J'ai l'impression que beaucoup se basent en fait sur une définition d'obsolescence programmée moins restrictive. Par exemple, si on inclut dans la définition le choix de composants de qualité moindre pour vendre à un prix plus compétitif en sachant que la durée de vie en pâtit, il est certain qu'on trouvera beaucoup plus de cas. On rejoint là le problème du consommateur idéalement rationnel dans le modèle économique : bien sûr, le consommateur a rarement les informations nécessaires pour estimer la perte en durée de vie d'un produit de coût inférieur. Cela cause de fait une obsolescence prématurée générale : pour de très nombreux produits, le consommateur ne peut quasiment que choisir le moins cher, donc les producteurs minimisent leurs prix en rognant sur la qualité, et donc les produits durent moins longtemps.
Cependant, si on reste sur la définition officielle, jusqu'ici je suis d'accord avec l'article : où sont les preuves ? J'ai l'impression en effet qu'on ne croule pas sous les preuves accablantes : en dehors du cas des ampoules qui date quand-même d'un siècle, jusqu'ici il semble n'y avoir d'éléments probants que dans quelques cas assez discutables, au sens où il n'est pas démontré qu'ls remplissent la définition au sens strict (voir par exemple mon commentaire plus haut pour les imprimantes Epson). Or il me semble raisonnable de penser que si cette pratique industrielle (délibérée et intégrée au modèle économique) était si répandue, on aurait quand-même plus d'éléments et de sources : pour le moment on a seulement un documentaire, un mémoire de master et une étude du CEC qui s'auto-citent les uns les autres et reprennent la même série d'exemples... c'est un peu léger non ? -
Pierrot B
Ce sujet est une vraie bombe! Mais pas de vagues dans le medialand
Pierrot -
PinGouin aeronome
C'est dommage, je ne trouve plus le lien vers cette nouvelle de science fiction qui parle d'un monde ou l'obsolescence programmee a disparu.
(Ca doit etre un vieil episode d'escapepod ou de starshipsofa).
Dans cette nouvelle, le narrateur s'occupe de maintenance, et est entoure d'incompetents. Il se retrouve a devoir etudier l'ingenieurie a partir de vieux livres pour etre capable de reparer des pieces essentielles (mais centenaires) pour le bon fonctionnement de sa cite: les compagnies ayant cree ces pieces initialement ont toute mise la clef sous la porte, faute de clients.
(Une solution alternative a l'obsolescence programmee existe: l'expansion, autant technique que demographique, dans le systeme solaire.) -
Joan38
L'antonyme de "obsolescence programmé" est-ce "stakhanovisme" ?
Un plan quinquennal est-il organisé pour l'obsolescence programmée ? -
AirOne
Sinon, l'obsolescence programmée des ouvriers qui finissent par se suicider à cause du harcèlement quand ils ne sont pas d'accord avec l'accord "compétitivité-emploi", ça ne mérite qu'un suivi sans forum ?
Ah bon...
Bon. -
Solal
http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/index.php/?2011/03/07/1773-le-mythe-de-l-obsolescence-programmee -
Ogier
De mon modeste point de vue, un système, qui a pour seul but de vendre sa production et qui pour cela doit créer la demande par tous les moyens, comporte dans ses gènes même l'idée d'obsolescence programmée. Pour moi c'est une solution évidente, mais parmi d'autres.
Il y a certainement de la vraie magouille et j'aimerai bien avoir des infos sérieuses sur ce sujet croustillant, mais pour beaucoup de produits, leur durée de vie limitée (et décroissante) est tout simplement à mettre sur le compte de la logique capitaliste et de sa gestion du rapport "coût de production/profit".
Dégager des marges en baissant les coûts de production (matériaux, main d'oeuvre) entraine mécaniquement une baisse de la durabilité; et sur ce point la responsabilité ne va pas qu'aux consomateurs qui veulent toujours moins cher (et qui sont aussi dressés ou contraints à le faire). L'obsolescence se programme d'elle même quand on privilégie pour un produit son design, sa taille, son bas coût de revient etc. aux dépens de sa durabilité et des éventuelles contraintes qui en découlent. Et ça semble le choix de beaucoup, car la publicité compense les inconvénients que peuvent engendrer une qualité moindre des produits par rapport à d'autres produits qui sont fiables, durables et en tirent naturellement une bonne réputation.
La durabilité n'est pas un facteur priorisé, c'est normal car ça serait un frein à l'écoulement toujours plus rapide de la production, et seul quelques produits dont c'est le concept (souvent chers et de production plus limitée) en fond un élement central.
Ca me fait penser qu'en prenant le problème à l'envers, il n'y a peut être pas de volonté consciente de réduire la durée de vie des produits, mais il n'y a aucun effort de fait pour la prolonger ou tenter de réflechir au problème en l'intégrant aux autres paramètres de design, volume etc. Bon, il y a des milliards de productions différentes, il faut donc relativiser selon chaque produit hein!
La plupart des entreprises font des choix dans le cadre de pensée capitaliste (du profit ou la mort). Penser autrement, ethiquement, durablement, à l'encontre du consumérisme, ça serait prendre un risque et la plupart n'y pense même pas.
Bon, faut pas perdre de vue que la meilleur arme pour créer la demande et le gaspillage (vu le fric qu'ils y mettent), c'est cette affreuse publicité. Elle contribue quand même à créer le fin du fin de l'obsolescence programmée: la mode. -
alain-b
Un article sur le sujet dans l'Humanité dimanche d'il y a quelques mois (pdf) http://pdf.lu/8106 -
XC
A propos des ampoules:
Un reportage sur je ne sais plus quelle chaîne il y a quelques semaines a montré une ampoule dans une caserne de pompiers aux USA qui "brille" depuis plus de 100 ans sans discontinuer.
Tout le monde a pu constater que les ampoules à incandescence claquent le plus souvent au moment de l'allumage. Une première mesure pour faire durer une ampoule est donc de la garder allumée en permanence. C'était le cas de celle des pompiers.
Ensuite, il faut voir l'ampoule présentée en début de video sur l'entente des fabricants. Elle n'éclaire pas, elle luit. Nuance! Sa lumière n'est pas blanche, mais orangée, ce qui est dû à une sous-alimentation. Tel était manifestement le cas aussi de l'ampoule des pompiers. Donc, si vous voulez faire durer une ampoule vous la fabriquez pour, par exemple, qu'elle supporte du 220V, mais vous l'alimentez en 110. Mais alors, ne vous plaignez pas si vous n'y voyez rien à 2 mètres.
Jusqu'à preuve du contraire, ce qui est fait pour les ampoules à incandescence relève donc plutôt du compromis entre durabilité et luminosité.
Avant de crier au complot, il faudrait examiner scientifiquement comment elles sont fabriquées: quel métal pour le filament, quelles dimensions, quel gaz dans l'ampoule, sous quelle pression... et quelles conclusions en tirer. -
tchd
Le comble de l'obsolescence programmée, c'est tout de même le modèle de la presse. Prenez par exemple le journal d'hier: tout est obsolète ! La météo, l'éphémèride, l'horoscope ... Et même la plupart des commentaires des journalistes. C'est à se demander s'ils ne créent pas une actualité nouvelle tous les jours pour nous inciter à les acheter tous les jours.