Numéro 23 : le CSA trop complaisant (rapport parlementaire)

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Eh paf sur les doigts du CSA ! Le Conseil supérieur de l’audiovisuel est en effet épinglé dans le rapport de la Commission d’enquête parlementaire sur la chaîne Numéro 23 rendu public hier. En cause : la complaisance du CSA alors présidé par Michel Boyon vis-à-vis du patron de la chaîne Pascal Houzelot lors de l’attribution de son autorisation à émettre en 2012.

Le rapport n°4294 de la Commission d'enquête de l’Assemblée nationale doit rester en travers de la gorge du CSA. Consacrée aux "conditions d'octroi d'une autorisation d'émettre à la chaîne Numéro 23 et de sa vente", l’enquête rendue publique hier souligne la complaisance du Conseil supérieur de l’audiovisuel, alors présidé par Michel Boyon, vis-à-vis du patron de la chaîne Pascal Houzelot lors de l’attribution de son autorisation d'émettre en 2012.

Selon le député socialiste et rapporteur Marcel Rogemont cité par la dépêche AFP (reprise sur le site duMonde), le CSA de l'époque "a été complaisant en affectant la chaîne à Pascal Houzelot", et surtout n’a "effectué aucune analyse du plan d’affaires de la chaîne, très faiblement documenté". Toujours selon le rapporteur, le CSA a de plus "agréé les évolutions capitalistiques de Numéro 23 avec beaucoup de légèreté et de complaisance".


En gros : le CSA s’est fait embobiner par Houzelot. Ainsi, comme le raconte le site PureMédias, le rapport décrit le patron de Numéro 23 comme "une plateforme de lobby à lui tout seul". Un témoin anonyme – comme tous les témoignages du rapport – pensait même que Houzelot était un employé du Conseil supérieur de l’audiovisuel puisque ce dernier avait "quelques habitudes dans ces lieux, en tout cas quelques connaissances". Mieux : aux yeux des députés, écrit PureMédias, le CSA "se serait tout simplement laissé hypnotiser par les hommes d'affaires de renom soutenant le projet de Pascal Houzelot : Xavier Niel, Jean-Charles Naouri, PDG du groupe Casino, François-Henri Pinault, Jacques Veyrat mais aussi Matthieu Pigasse." Complaisance... mais aussi connivence donc.

Ce n’est pas là le seul reproche : le CSA est également critiqué pour ne pas avoir "contrôlé le respect des engagements éditoriaux pris par Numéro 23" et sur son manque de surveillance "des opérations financières autour de son actionnariat". Une négligence qui n’aurait pas permis de faire aboutir la décision du CSA de fermer la chaîne en octobre 2015. En effet, à la surprise générale comme nous le racontions ici, le Conseil avait abrogé son autorisation d’émettre… entravant par là la revente de Numéro 23 au groupe NextRadioTV (allié au groupe de Patrick Drahi et rassemblant RMC, BFM TV, mais aussi L'Express et Libération). Une décision finalement désavouée par le Conseil d’Etat comme nous le racontions . Selon Le Monde, "depuis, NextRadioTV a pris 39 % de la chaîne avec une option pour monter davantage".

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