Jean-Michel M 19 novembre 2023 à 09:17

(Je ne comprends pas pourquoi ils ont arrêté la série Le Bureau des Légendes.

Il y a encore tellement de matière à travailler.

Certes, la réalité dépasse parfois la fiction, mais quand même.)

Carnéade le Fataliste 18 novembre 2023 à 19:22

Assez impressionnant comme cette enquête n'a absolument pas bousculé les certitudes de quiconque qui en avait (enfin quant à moi ça n'a pas bousculé mon incertitude non plus je dois reconnaitre :).

Tristan Le Gall 18 novembre 2023 à 01:01

Allons bon. Ce serait les Ukrainiens, maintenant ? Et dire que Seymour-le-mytho nous avait juré que c'était les Américains et les Norvégiens (bobard gobé par pas mal d'asinautes au passage).

Cette histoire de 6 personnes à bord d'un voilier qui sabotent des pipeline à 80m sous l'eau, comment dire... Si vous vous connaissez un peu en plongée sous-marine, vous vous dites que ce n'est pas très vraisemblable. Quand cette histoire était sortie dans le Spiegel, les experts pointaient du doigt tout ce qui mettait à mal cette histoire: pas de chambre de décompression, quantité d'explosif nécessaire bien trop important, etc.

Donc, maintenant que l'histoire est republiée par le Washington Post, y a-t-il des éléments nouveaux qui lui donnerait un minimum de crédit ? ASI n'en dit pas un mot. Et, d'après ce que j'en ai lu, il n'y en a pas. Que l'histoire soit publiée dans le Washington Post ne la rend pas plus crédible, une histoire bidon reste une histoire bidon, où qu'elle soit publiée.

Mais si vous voulez savoir qui a fait le coup, disons que toutes les pistes vont dans une certaine direction.


Rappelons les faits:

En août-septembre 2022, Poutine était encore persuadé qu'il pourrait faire plier les Européens en leur coupant le gaz. Gazprom multipliait donc les prétextes bidons pour procéder à des coupures "techniques" de Nord Stream. Cependant, le contrat les obligeait à livrer le gaz, et par exemple Uniper réclame 11 milliards à Gazprom pour non-livraison de gaz. Il fallait donc au Russes un moyen "indépendant de leur volonté" pour couper la fourniture de gaz. Genre, la destruction des tuyaux par un acteur inconnu.


Les saboteurs n'ont d'ailleurs pas fait les choses au hasard. En effet, il y a 4 tuyaux: 2 pour Nord Stream 1, 2 pour Nord Stream 2. Les deux tuyaux de NS1 fonctionnaient. Les 2 tuyaux de NS2 étaient fonctionnels mais non utilisés en raison du blocage administratif par l'Allemagne, qui a refusé leur mise en service après l'invasion de l'Ukraine par la Russie en février 2022.

Il y a eu 4 explosions; mais seulement 3 des 4 canaux ont été sabotés: les deux de NS1 et un de NS2. Autrement dit, les saboteurs auraient pu tout détruire, mais ont délibérément laissé un tuyaux de NS2 fonctionnel. Pourquoi ? En gardant un des tuyaux ouvert, ils disent à l'Allemagne: "C'est votre dernière chance d'avoir notre gaz, mais pour ça il faudra vous humilier et revenir sur votre décision de ne pas utiliser NS2". Une bonne grosse méthode de mafieux.

Poutine voulait donc couper le gaz aux européens, les menacer (en montrant que leurs autres gazoduc pourraient être vulnérables) et forcer les allemands à rouvrir NordStream2. Voilà les raisons, pour Poutine, de faire sauter les gazoducs.

Voilà pour les motivations. Qu'en est-il des moyens ? Vu la profondeur de l'eau aux endroits sabotés, ce devait être fait par des spécialistes disposant de moyens conséquents. Or, un navire de guerre russe a été photographié sur les lieux 4 jours avant les explosions. Le navire photographié, c'est le SS-750, un navire militaire spécialisé dans les opérations sous-marines. Il a non seulement une grue, mais aussi un mini-sous marin, bref tout ce qu'il faut pour effectuer le sabotage. C'est autre chose que 6 personnes sur un voilier...


Maintenant, il y a une, ou plutôt 3 enquêtes en cours (Allemagne, Danemark, Suède, et si les résultats ne sont pas publics, on peut penser qu'ils ont une idée du coupable et regarder ce qu'ont fait les trois pays concernés depuis septembre 2022:

- l'Allemagne a considérablement augmenté son aide militaire à l'Ukraine et est désormais le 2ème plus gros contributeur (derrière les USA, devant la GB). Cette semaine, ils ont encore annoncé un doublement de leur aide, passant à 8 milliards pour l'an prochain.

- le Danemark triple son aide militaire à l'Ukraine et a pris la tête (avec les Pays-Bas, qui n'ont pas oublié l'attentat contre le MH17) de la coalition pour fournir des F16 à l'Ukraine

- la Suède a équipé et entrainé une brigade complète ukrainienne (alors qu'elle ne fait pas encore partie de l'OTAN et est théoriquement neutre)

Il semble que tous les pays concernés par ce sabotage ont une dent contre la Russie. Pas contre les Etats-Unis, ni contre l'Ukraine. Ca en dit long sur qui ils soupçonnent réellement d'être responsable du sabotage.

Marc-Elie Pau 17 novembre 2023 à 16:08

Toujours rigolo pour le lecteur de se la jouer détective en herbe, surtout après que toutes les plus grandes puissances mondiales aient enquêté sur l'évènement, sans compter experts et journalistes en pagaille.
 A ce sujet, on voit que la profondeur d'au moins deux sites dépasse sur la carte les 200m >
https://fishing-app.gpsnauticalcharts.com/i-boating-fishing-web-app/fishing-marine-charts-navigation.html?title=Baltic+Sea+boating+app#9.11/54.8834/15.3828

Je ne comprends pas du coup les profondeurs rapportées (env. 70-110m) pour les explosions ?

Quoiqu'il en soit, cela suppose a priori des compétences assez rares... et une logistique solide (lire un navire-support relativement conséquent) qui n'aurait pas été repéré/plotté, alors même que la Baltique est sillonnée de jour comme de nuit, par des ferries et de la navigation de plaisance (on est à la sortie de l'été, il ne fait pas encore froid en surface : https://www.meteoblue.com/en/weather/archive/windrose/baltic_united-states-of-america_5280920?fcstlength=1m&year=2022&month=9).

On peut donc s'autoriser à penser que le vecteur de l'attaque puisse-être un sous-marin crache-plongeur ou support d'un ROV équipé de bras télémanipulateurs. Ca nous éloigne du voilier ! Du coup, l'Ukraine n'étant pas un état côtier de la Baltique, qui reste-il à proximité ? Ah tiens, l'enclave de Kaliningrad, à un peu plus de 300km.

Bartabac 17 novembre 2023 à 14:40

Les américains avaient deux problemes qui ont été résolus avec le sabotage . Un :l'économie allemande , deux : le financement de la guerre de Poutine . trois :empécher l'allemagne de faire marche arriere sur l'aide a l'Ukraine .Quatre :nous vendre son gaz a un prix de dingue . La Russie , j'ai beau chercher je trouve pas , mais ils parait qu'ils sont irrationnels , l'Ukraine est un candidat valable pour les memes raisons que les américains , et ils ont démontré qu'ils étaient  débrouillards . Les Israeliens pour se marrer et faire ieche les allemands ... Les palestiniens parce que c'est des casses couilles d'après les israéliens ....Ma grand mère parce qu'elle adore faire des blagues . C'est vrai qu'il y a du monde sur la liste . ...Ils ont raison de se foutre de notre gueule , on est pas des lumières ! j' t'aurais coupé les cables américains j'te dis que ça à la place des corrompus qui gouvernent l'europe . Ca leur aurait fait passé le gout du pain et du hamburger à ces sauveurs de l'humanité !

denis delage 17 novembre 2023 à 09:15

enfin un article autour de la guerre Russie/Ukraine, il n'y en pas eu beaucoup depuis l'invasion russe en février 2022 surtout si on compare avec le conflit israélo-palestinien peut être avez vous peur de la réaction de vos abonnés insoumis? ce qui serait une forme d'autocensure...??

Pakal 17 novembre 2023 à 07:43

C'est étonnant comme sur le conflit Israël Palestine vous avez su être à rebours des mainstream, et sur celui de l’Ukraine vous avez tant de mal à sortir du discours dominant. 

"et créé un certain malaise dans le camp occidental " Les occidentaux lucides savent depuis longtemps qui à saboter les pipelines. Je rejoins Pekebou dans son analyse.

tosh 17 novembre 2023 à 04:11

remarquable en tout cas qu'à l'heure de la surveillance généralisée il y ait encore autant d'incertitude. Bon c'est certes sous les flots mais que la logistique d'une telle opération ait laissé aussi peu de traces est surprenant. 

Traroth 16 novembre 2023 à 23:50

Mouais... Je ne pense pas que les Ukrainiens aient les capacités pour mener une opération de ce genre. Et encore moins dans le dos de leur président. Le coup de voilier, c'est un peu gros. Avec une approche aussi évidente, comment la vérité aurait-elle pu rester dissimulée aussi longtemps ?

Compte supprimé à la demande de l'utilisateur 16 novembre 2023 à 23:17

Ce message a été supprimé suite à la suppression du compte de son auteur

Limonchell:o) 16 novembre 2023 à 18:37

Il y a quelques mois j'ai regardé ce documentaire sur la 7,qui ne correspond pas  à ces enquêtes.

https://www.arte.tv/fr/videos/115385-003-A/la-guerre-de-l-ombre-de-poutine/

Pekebou 16 novembre 2023 à 17:40

« Toute vérité passe par trois étapes, d'abord elle est ridiculisée, ensuite elle est violemment combattue et enfin elle est acceptée comme une évidence. »

 Arthur Schopenhauer

Nous y voilà .Enfin admettre qu’il était improbable que la Russie, qui n’avait qu’à tourner le robinet pour couper le gaz, soit l’auteur du sabotage de ses propres pipelines.

Des mois avant d’admettre une évidence.

L’Ukraine si elle est coupable, n’a certainement pas fait cela seule. Elle ressemble plutôt au lampiste qui permet de disculper les probables responsables que sont les USA, la Grande Bretagne et la Pologne .Qui seuls avait la technologie pour réaliser ce sabotage, avec la complicité des pays nordiques comme le Danemark.

Prendre comme cautions, le Washington Post, Der Spiegel ou  Bellingcat, on a vu mieux.

Surtout de la part de ceux qui se sont acharnés à discréditer l’enquête de Seymour Hersh, qui est l’honneur de votre profession.

https://www.les-crises.fr/traduction-exclusive-bellingcat-lusine-a-bobards-par-bryan-hemming/

Carnéade le Fataliste 16 novembre 2023 à 17:16

Je trouve que ce Tchervinski fait un peu trop coupable idéal pour ne pas craindre que ceux qui aboutissent à lui soient manipulés. Qu'il soit non seulement Ukrainien mais considéré ayant pu agir sans l'aval de Zelenski, et en plus déjà en voie d'être condamné pour autre chose, arrange un peu tout le monde dans l'histoire. Les russes ont leur terroriste néo-nazi ukrainien à diaboliser au lieu de se faire accuser, les américains parviennent à faire oublier l'hypothèse de Seymour Heirsh, les ukrainiens n'ont personne à sacrifier à part quelques subalternes (au plus un dirigeant de service secret ou deux) et peuvent espérer qu'il n'y aura pas d'autre conséquence.

Enfin après si ça se trouve, c'est vraiment ce qui s'est passé, mais j'attendrais quand même quelques mois sans nouveau rebondissement pour être complètement convaincu.

Jiemo 16 novembre 2023 à 17:01

Merci pour cette relance d'enquête perdue de vue ...