Non-lieu pour une journaliste infiltrée au FN

Infiltrée au FN pendant plusieurs mois pour raconter l'envers du décor, ce qu'elle fit dans un livre publié en 2012 et intitulé Bienvenue au Front - Journal d'une infiltrée, Claire Checcaglini, journaliste indépendante,a bénéficié d'un non-lieu après la plainte, pour escroquerie, déposée par le parti d'extrême-droite.

a bénéficié d'un non-lieu après la plainte, pour escroquerie, déposée par le parti d'extrême-droite.

Le FN fera "certainement appel" de cette décision rendue à Nanterre la semaine dernière, comme l'a confié à l'AFP l'avocat historique du parti, Me Wallerand de Saint-Just. Mais en attendant, la justice a estimé que le délit d'escroquerie, pour être constitué, nécessitait que son auteur se fasse remettre des fonds ou un bien par la ruse. Or, dans son ordonnance, la juge estime que le FN n'est pas "propriétaire" des opinions de ses militants, que de telles opinions demeurent des biens incorporels.

Dans ce livre, publié en février 2012, Claire Checcaglini fait le récit de son militantisme au sein du parti d'extrême-droite, des Hauts-de-Seine, comme simple militante, jusqu'à Paris, où on lui propose de porter les couleurs du Front National aux élections législatives. Avec l'objectif avoué de démystifier le parti, en reprenant dans son livre, sous la forme d'un journal, les paroles radicales entendues dans la bouche de militants ou de cadres du parti.

Le FN estime que la journaliste a bien tiré un profit de ses méthodes -en l'occurence les revenus tirés de la vente du livre- mais la réponse de la juge d'instruction ne semble pas aller dans le même sens : "Contribuer au débat public en s’intéressant aux idées des militants, à l’idéologie et à la stratégie d’un parti politique relève au droit à l’information et de la liberté d’expression". Egalement attaquée en diffamation par le FN à Paris, la journaliste avait été relaxée en juin.

Ecrire sur le FN semble parfois problématique. Le filmer aussi ! L'occasion de revoir notre émission, tournée en octobre dernier : "Dans les mairies FN, un chien écrasé devient victime du fascisme".