Nice : le "héros" de l'AFP n'existait pas (FranceTVinfo)
La rédaction - - Intox & infaux - 0 commentairesTimothé Fournier, buraliste parisien de 27 ans, mort héroïquement en sauvant sa femme enceinte : une belle histoire que de nombreux médias ont reprise au lendemain de l'attentat de Nice. Une (trop) belle histoire racontée par l'AFP... qui s'est fait entourlouper par un faux témoignage, comme le révèle FranceTVInfo.
Le faux héros de Nice avait ému la France au lendemain de l'attaque du 14 juillet sur la promenade des Anglais, à Nice. Tout commence avec une dépêche de l'AFP : "Timothé Fournier, 27 ans, buraliste à Paris, est mort en protégeant sa femme, enceinte de sept mois, qu'il a poussée sur le côté juste avant que le camion le percute". La source serait, d'après l'Agence France-Presse, une cousine de Timothé Fournier, une dénommée "Anaïs" qui les a contactés sur Twitter.
L'information est publiée dès le 15 juillet sur des sites comme Le Dauphiné Libéré ou 20 minutes :
L'information se propage le jour-même sur des sites internationaux et notamment laBBC ou encore leHuffington Post :
Elle sera reprise par de nombreux sites d'information : Konbini le 16 juillet,Francetv info et Metronews le 17 juillet ou encore Paris Matchle 18 juillet.
Les journalistes essaient alors de retrouver la trace du soi-disant héros. Une journaliste de France 2, Valérie Heurtel, appelle toutes les fédérations de buralistes de Paris, raconte FranceTVinfo : "Je n'ai trouvé aucune trace de Timothé Fournier" assure-t-elle. Des appels à témoignages sont lancés sur les réseaux sociaux, ils ne donnent rien non plus. Le 19 juillet, la mairie de Nice publie une liste des 84 victimes de l'attentat. Le nom de Timothé Fournier n'y figure pas.
Le fin mot de l'histoire ? L'Agence France-Presse pense avoir été victime d'un "fake". Une journaliste de l'agence basée sur la côte d'Azur soupçonne "une personne qui s'est fait passer pour un proche de cette supposée victime, en donnant un luxe de détails, induisant en erreur un de nos journalistes à Paris". L'AFP ignore encore les motivations de l'auteur du faux témoignage - qui n'est pas sans rappeler l'histoire de l'homme qui passe pour mort à chaque attentat.