Neuilly / UDI : un adjoint au maire insulte et menace P. Haski (Rue89)
Robin Andraca - - 0 commentairesPhilippe Karsenty, adjoint au maire de Neuilly-sur-Seine (92), délégué aux Aménagements et aux Stratégies numériques, s'en est vivement pris sur Twitter à Pierre Haski, co-fondateur de Rue89, en demandant au hacker franco-israélien Grégory Chelli de "s'occuper de lui".
Un élu UDI qui sollicite l'aide d'Ulcan, pirate ultra sioniste dont nous avions brossé le portrait sur notre plateau, pour s'en prendre à Pierre Haski, co-fondateur de Rue89 ? C'était sur Twitter ce matin.
Cette guerre a, en réalité, démarré il y a 14 ans. En cause : un reportage réalisé à Gaza, diffusé sur France 2 le 30 septembre 2000 dans lequel on voyait un enfant palestinien de 12 ans mourir dans les bras de son père. Pour Charles Enderlin, déjà chef du bureau de France 2 à Jérusalem, cela ne faisait aucun doute : Mohammed Al Dura a été victime de tirs "venus de la position Israélienne". Ce que contestait (et que conteste toujours) Karsenty en accusant France 2 et le journaliste d'avoir bidonné le reportage. Cette histoire, qu'@si vous racontait en détails ici, s'est réglée en Justice où Karsenty, après avoir été condamné en première instance, a été re-condamné en appel en 2013 à verser 7000 euros de dommages et intérêts à France 2 et son journaliste.
Que vient donc faire Haski dans cette affaire ? Karsenty lui reproche d'avoir toujours soutenu Enderlin et signé, en 2009, une pétition, pour exprimer son soutien et sa solidarité au journaliste de France 2.
Suite de l'histoire : ce week-end, Grégory Chelli, alias Ulcan, publie sur sa page Facebook ce message :
Haski dénonce le procédé, et dément ces allégations sur Twitter ce matin : "Le harcèlement Ulcan continue : sur ma page FB des saloperies (erronnées) sur ma famille, qui font jour ses fans. La bassesse sans limites...". L'élu UDI se joint alors à la discussion, à laquelle il invite Charles Enderlin, et ajoute ceci (les tweets ont depuis été supprimés) :
Une demande de très mauvais goût quand on connaît le harcèlement dont sont victimes depuis plusieurs semaines Haski et l'un de ses journalistes, Benoît Le Corre, dont le père est décédé début octobre.
Suite à ces propos, que l'intéresse "assume totalement", la ville de Neuilly a publié un communiqué de presse, dans lequel la mairie précise que les propos tenus par Karsenty n'engagent que lui et "en aucun cas le Maire ou la majorité municipale". "Il lui a par ailleurs été demandé de supprimer sur les réseaux sociaux toute mention faite de ses fonctions d’élu de la Ville de Neuilly qui n’a pas à être mêlée à ces sujets à caractère personnel", ajoute le communiqué. Message entendu : sur Twitter, Philippe Karsenty se présente désormais uniquement comme un "combattant de la vérité".
Ulcan ? Une des deux "cariatides" qui occupent aussi ces temps-ci les journées de Daniel Schneidermann, comme il le racontait dans une chronique ce week-end, : "Complainte du jambon dans le sandwitch de la guerre. Ma vie entre Ulcan et Bricmont".