NDDL : le projet d'aéroport étrillé devant la justice administrative
Anne-Sophie Jacques - - 0 commentairesLe projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes bientôt enterré ? La question se pose après la demande d’annulation de quatre arrêtés préfectoraux autorisant le début du chantier par la rapporteuse publique de la cour administrative d'appel de Nantes lundi 7 novembre, lors d’une audience très suivie par la presse.
Coup de théâtre ou coup d’arrêt au projet d’aéroport sur le site de Notre-Dame-des-Landes : à l’issue de l’audience de la cour administrative d'appel de Nantes ce lundi 7 novembre, la presse est prudente – le délibéré est attendu le 14 novembre – mais tous les compte-rendus soulignent le tournant pris dans ce projet très controversé. En effet, la rapporteuse publique Christine Piltant s’est prononcée pour l’annulation de quatre arrêtés préfectoraux portant dérogation à la loi sur l’eau et la loi sur les espèces protégées et autorisant le début du chantier.
Raison de ces annulations ? L’impact sur l’environnement. Selon le site Reporterre, sont en cause notamment "les rejets dans l’environnement du glycol, le produit de dégivrage des avions ; les trois-quarts seront récupérés dans des cuves spéciales et retraités, mais un quart, vaporisé, dispersé dans l’air, finit cinquante jours par an - c’est-à-dire pendant une partie de l’hiver -, dans l’environnement et la nappe d’eau". Certes, précise le site Mediapart, "la masse d’eau menacée par l’aéroport ne représente que 1,44 % de la zone impactée". Mais Piltant, citée par le site d’information, sort de sa manche une comparaison imparable : "si 1,44 % de la population française contractait la rage, cela ferait 1 million de personnes. On ne dirait pas que c’est insignifiant". Aussi, selon la rapporteuse, la destruction d’une zone humide peut être évitée. Et de lancer cette conclusion qu’apprécieront les opposants au projet : "peut-on vivre sans aéroport idéal : la réponse est oui. Peut-on vivre sans eau : non !"
La magistrate s’est ensuite lancée dans un plaidoyer en faveur de l’aéroport actuel, une alternative crédible à ses yeux. "Alors que l’État n’a jamais pris cette hypothèse au sérieux en quarante ans de conduite de ce dossier", écrit Mediapart, la rapporteuse "aligne les arguments en ce sens", et notamment le fait que de nombreux aéroports dans le monde "ne possèdent qu’une piste,comme l’actuel site nantais, alors qu’ils accueillent plus ou autant que les 9 millions de passagers que Nantes rêve de transporter à terme". Verdict de Mediapart : "une fois démontrée qu’une alternative existe à l’aérogare de Notre-Dame-des-Landes, c’est tout le projet qui tombe".