Murdoch, aussi nocif que la mafia ? (The Independent)
La rédaction - - 0 commentairesUne tribune publiée par The Independent signée par le journaliste Andreas Whittam Smith se déclare favorable à des poursuites contre Rupert Murdoch dans le scandale des écoutes commanditées par ces journaux. Il va jusqu'à comparer l'influence du magnat de la presse sur la société britannique à celle de la mafia, signale Courrier International.
"La société de Murdoch, le groupe de médias News International, viole régulièrement la vie privée des citoyens en les mettant sur écoutes téléphoniques, corrompt la police en lui versant d’importants pots-de-vin et compromet l’équité des procès en publiant des articles qui ont toutes les chances d’influencer les jurys." "Elle agit sans faire preuve d’aucune retenue, sans distinguer le bien du mal. Elle ne représente pas encore le même danger pour la société britannique que la Mafia pour l’Italie ; mais il existe suffisamment de similitudes pour comprendre que, si nous n’agissons pas maintenant, le pire est à venir. Si elles ne sont pas contrôlées, les pratiques illégales de News International ne cesseront pas de s’étendre, avec encore plus de policiers subornés, encore plus de procès bâclés. Et un nombre encore plus grand de personnalités politiques seront soumises à la volonté de M. Murdoch. Car, tout comme en Italie, où elle courtise la Mafia, la classe politique au Royaume-Uni rampe devant les dirigeants et les rédacteurs en chef de News International. Le Premier ministre David Cameron a même intégré dans son équipe à Downing Street un ancien journaliste du groupe [Andy Coulson], qui est maintenant accusé d’avoir autorisé le versement de dessous-de-table à la police." |
"Voilà près de quarante-deux ans que Rupert Murdoch contrôle News of the World. Lorsque l’obscur propriétaire de presse australien est arrivé en Angleterre, en 1969, pour tenter d’acheter le journal, je suis allé le rencontrer à l’aéroport de Heathrow, avant de faire le trajet avec lui jusqu’en ville. J’étais alors un jeune journaliste financier. Arrivé à l’hôtel Savoy, M. Murdoch s’est dirigé vers la réception. Dès qu’on lui a donné son numéro de chambre, il a demandé d’en changer. Je lui ai demandé pourquoi.«Eh bien,m’a-t-il répondu, j’ai peur que celle qu’on m’a donnée n’ait été mise sur écoutes.»"