MSF / Centrafrique : alarme davantage reprise aux US qu'en France

Gilles Klein - - 0 commentaires

Des dizaines de milliers de Centrafricains abandonnés à leur triste sort. Dans une lettre ouverte adressée à l'ONU, Médecins Sans Frontières (MSF) dénonce "l'inefficacité inacceptable du système d'aide humanitaire de l'ONU". Cette lettre a fait du bruit au Canada, et aux USA, où elle a été citée, entre autres par le New York Times, le Washington Post etc. Elle a été nettement moins reprise en France.

MSF sonne l'alarme. L'organisation a envoyé, le 12 décembre, une lettre ouverte à la Britannique Valérie Amos, secrétaire générale adjointe aux affaires humanitaires de l'ONU, pour dénoncer l'inefficacité et l'immobilisme de l'ONU en matière humanitaire au cours des trois derniers mois, en Centrafrique.

Des dizaine de miliers de personnes se retrouvent sans eau potable, sans abri, sans toilettes, sans douche, aussi bien le long de l'aéroport de Bangui où sont basées les forces françaises, qu'à Bossangoa, où les troupes françaises sont aussi déployées, à 300 km de Bangui, détaille MSF.

Dans cette dernière localité, rien n'est fait depuis septembre 2013. MSF et une autre association, ACF, se sont retrouvées seules pour aider plus de 30 000 personnes, tandis que les équipes de l'ONU s'étaient abritées au sein du camp des militaires de la force d'intervention africaine (FOMAC) sans même aider les réfugiés qui se trouvaient dans ce même camp.

MSF souligne que même les officiels de l'ONU en arrivent à se déplacer avec des casques et gilet pare-balles, dans des circonstances où ce genre d'équipements est totalement inutile. MSF estime que l'insécurité de ces camps, surestimée par l'ONU, lui sert de justification pour ne pas déclencher une intervention humanitaire à grande échelle qui est plus qu'urgente.

D'autant plus que le 6 décembre, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon insistait dans un communiqué "sur l’importance d’assurer la sécurité et de protéger la population civile, de faciliter l’acheminement de l’aide humanitaire".

20 h France 2 réfugiés abrités près d'une épave d'avion

"Plus de 38 000 personnes ont trouvé refuge à l'aéroport de Bangui, où les troupes françaises ont mis en place une base, mais ils vivent sans abri, toilettes ou moyens de se laver" a déclaré Adrian Edwards, porte-parole du Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés, cité par le New York Times reconnaît la gravité de la situation. Une déclaration qui montre que l'ONU est parfaitement au courant.

Le New York Times cite aussi la lettre de Doctors without Borders (Médecins sans frontières), et ajoute que MSF n'a reçu aucune réponse à ses demandes répétées pour de la nourriture, des tentes et des articles d'hygiène afin d'aider ces Centraficains réfugiés aux portes de l'aéroport de Bangui.


"Une organisation non gouvernementale critique le travail des Nations Unies en Centrafrique" signale CNN qui consacre un article entier sur son site, aux critiques de MSF.

Ces informations ont aussi été reprises dans le Washington Post, le Houston Chronicle etc.. plus la presse canadienne, voir le Globe and Mail, etc..

Lire sur arretsurimages.net.