Mort de Robin Williams : les réseaux sociaux s'affolent

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Les chiffres sont vertigineux. Depuis l'annonce de la mort de Robin Williams, le 12 août, les comptes Twitter et Facebook de l'acteur ont vu leurs compteurs exploser, comme l'ont constaté Lemonde.fr et Lefigaro.fr. Aux messages de condoléances ont succédé des messages blessants, au point que la fille de l'acteur, Zelda, a annoncé vouloir se retirer des réseaux sociaux alors qu'elle et son père y étaient très présents.

Le compte Twitter de Robin Williams atteint aujourd'hui 1,5 million d'abonnés. Dimanche, la veille de l'annonce de sa mort, il en comptait... 600 000. En quelques jours, le nombre de ses followers a donc plus que doublé :

Compte twitter de Robin Williams

Même constat sur son compte Facebook : "Il a gagné 2,4 millions de fans depuis deux jours, son compte avoisine actuellement les 7,58 millions d'abonnés", relève Lefigaro.fr. Les messages d'hommage se sont multipliés : la dernière photo publiée par l'acteur sur son compte Instagram deux semaines avant son décès a reçu plus de 27 000 commentaires. Et d'après une estimation du New York Times, citée par Lemonde.fr, 63 000 tweets étaient publiés par minute après l'annonce de sa mort.

Comment expliquer un tel phénomène ? "La population touchée par l'oeuvre de Robin Williams est majoritairement la génération Y (ceux qui ont entre 20 et 35 ans), massivement présente sur le Web et les médias sociaux… Il est donc légitime que cette population, pour réagir au décès de l'acteur, se soit exprimée en premier lieu sur le Web", explique le spécialiste des réseaux sociaux, Benoît Raphaël, au Figaro.fr.

Ce n'est pas la première fois qu'on observe un tel phénomène : la mort accidentelle de l'acteur Paul Walker avait également donné lieu à une déferlante de messages sur les réseaux sociaux.

Page Facebook de l'acteur

Sauf que cette fois-ci, il y a eu de nombreux dérapages. Très présente sur les réseaux, la fille de l'acteur, Zelda Williams, âgée de 25 ans, a d'abord exprimé sa peine. Mais "plusieurs comptes Twitter (depuis suspendus) ont répondu à ces messages avec des images, décrites comme extrêmement violentes et inappropriées, mettant en scène le corps de Robin Williams grâce à des logiciels de retouche d'image", explique Lemonde.fr.

Résultat ? Elle a annoncé vouloir se retirer des réseaux sociaux : "Je suis désolée. Je devrais être au-dessus de ça. Je supprime tout cela pour un bon moment, peut-être pour toujours. Le temps le dira. Au revoir", a-elle écrit sur Twitter.

Sur son compte Instagram, la jeune comédienne a précisé les raisons de ce retrait : "Je ferme ce compte pendant un moment pour que je puisse m'en remettre et décider si oui ou non je ferme définitivement ce compte. Dans ces moments difficiles, tâchez de vous montrer respectueux, que ce soit envers moi, ma famille ou mes amis. Se moquer de moi et des photos que j'ai postées avec mon père sur les réseaux sociaux est cruel et inutile".

La mort de Robin williams n'a pas seulement déchaîné les réseaux sociaux, elle a aussi animé les rédactions. Cristina Everett, rédactrice en chef au New York Daily News, dans un mémo initialement destiné aux rédacteurs web du journal (et finalement publié sur le blog de Jim Romenesko, journaliste médias) a dévoilé le côté obscur du journalisme web.

"Bravo pour le boulot que vous avez tous fait aujourd'hui". Pourquoi une telle joie ? Parce que le Daily News était mieux référencé que tous les autres sites d'information sur l'annonce de la mort de Robin Williams ! Romenesko a fait le test en tapant "Robin Williams dead at 63" dans sa barre de recherche Google et c'est, effectivement, le lien du New York Daily News qui sortait en premier. Everett tenait donc à féliciter son équipe d'avoir aussi bien surfé sur la mort de l'acteur. Tout en insistant sur le fait de maintenir la pression et de continuer à privilégier les mots-clefs "mort, suicide, etc".

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