Montebourg : appartement sous-évalué ?

Anne-Sophie Jacques - - 0 commentaires

Arnaud Montebourg a-t-il menti lors de sa déclaration de patrimoine ? Selon une information de L’Opinion reprise notamment sur le site du Lab d’Europe 1, l’un des appartements parisiens de l’ancien ministre de l’économie et du redressement productif est actuellement mis en vente par son ex-épouse à un prix largement supérieur à celui déclaré auprès de la Haute autorité pour la transparence de la vie politique. Montebourg s’est depuis défendu de toute intention malhonnête.

Un ancien ministre de l’économie qui prend des cours d’économie et semble fâché avec les chiffres, forcément, on peut ricaner. Ce que ne manque pas de faire le journal L’Opinion qui révèle aujourd’hui que l’ex-épouse d’Arnaud Montebourg met en vente un de leurs appartements parisiens à 1,37 millions d’euro alors que, lors de sa déclaration de patrimoine, le ministre avait estimé ce bien à 890 000 euros. Soit 35% moins cher que le prix de la mise en vente. L’info est reprise par le Lab d’Europe 1 qui publie également des photos du bel appartement de Montebourg.

Pour mémoire, les déclarations de patrimoine des ministres ont été publiées pour la première fois en avril 2013 sous le gouvernement Ayrault, suite à l’affaire Cahuzac qui donnera par ailleurs naissance à une loi sur la transparence de la vie politique fin 2013 comme on vous le racontait dans cette émission. Elles sont de nouveau publiées en juin 2014 sous le gouvernement de Valls et consultables sur le site de la Haute autorité pour la transparence de la vie politique (HATVP). A l’époque, la presse ne s’intéresse guère aux appartements de Montebourg et préfère noter que le ministre possède un «fauteuil Charles Eames» ou qu’il roule en Peugeot 407 depuis 2007. De son côté, la Haute autorité pour la transparence de la vie politique ne trouve rien à redire à la déclaration du ministre de l’économie alors qu’elle épingle Jean-Marie Le Guen, secrétaire d'Etat chargé des relations avec le Parlement, pour avoir sous-estimé l’évaluation de ses biens immobiliers. Ce dernier a immédiatement rectifié le tir.

Aujourd’hui, la Haute autorité, contactée par @si, ne souhaite pas s’exprimer sur ces révélations. Impossible de savoir si Montebourg peut être du coup poursuivi. Bon à savoir : les fausses déclarations sont passibles d’une peine de prison de 3 ans et 45 000 euros d’amende. Celle de Montebourg n’est plus en ligne mais rien d’anormal, selon la HATVP, car il ne fait plus partie du gouvernement et n’a plus de responsabilité politique. On peut cela dit en retrouver copie sur le site de Capital. Ou en demandant à l’association Regards citoyens, très active pour la transparence de la vie politique, de vous retrouver l’information. Chose plus surprenante : les déclarations des ministres du gouvernement Valls II ne sont pas encore publiées. Elles le seront prochainement, assure la haute autorité.

L’ancien ministre a-t-il sous-estimé la valeur de son appartement détenu à 40% avec son ex-conjointe ? Que nenni, fait-il savoir dans la journée à L’Opinion puisqu’il a revendu à son ex-épouse, cet été, ses parts de l’appartement pour 120 000 euros. Etrange défense : non seulement cette somme ne correspond pas à 40% de 890 000 euros mais elle ne répond pas à la question de la sous-évaluation. Pas de souci : le Huffington post trouve pour Montebourg les arguments pour démontrer que cette affaire n’en est pas une. Selon le site, quand Montebourg "établit cet appartement à 890.000 euros au début 2013, ce prix correspond à la fourchette basse de ce qui se pratique dans le IIe arrondissement. Quand son ex-épouse le met en vente à 1.370.000 euros fin 2014, cela correspond à la fourchette haute du quartier". Autre argument : l’ancien ministre n’a aucun intérêt à sous-évaluer son bien car, à la différence de Le Guen, il n’est pas assujetti à l’ISF. A suivre.

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