Militaires français "mal équipés" (presse canadienne)

Gilles Klein - - 0 commentaires

L'édition du week-end du quotidien canadien anglophone The Globe and Mail publié à Ottawa consacre une page et demi à un rapport de l'Otan sur l'embuscade qui a coûté la vie à dix soldats français en Afghanistan, à 40 km de Kaboul.

C'est la première fois que l'on a autant de détails sur ces combats, et l'on découvre que l'engagement des forces américaines a été plus important qu'on ne l'a dit en France. Le Globe and Mail, souligne, que sans ce soutien massif, les pertes françaises auraient été encore plus lourdes : "Les Français étaient terriblement mal préparés" ( woefully unprepared) "n'avaient pas assez de munitions, de radios, et de matériel." et ajoute que les "engins blindés français n'avaient plus de munitions au bout de 90 minutes." L'auteur de l'article a contacté l'armée française avant la publication, mais celle-ci s'est refusée à tout commentaire.


"La Mission Afghane Exclusif"


"Comment les talibans ont pris les parachutistes par surprise"

Le Une du journal canadien reprend une photo (recadrée) de Véronique de Viguerie diffusée par l'agence de presse WPN. Cette photo est parue en double page dans Paris Match.








The Globe and Mail du dimanche 21 septembre 2008picto


"Les talibans ont amélioré leur techniques de guérilla" titre la page de gauche qui détaille l'embuscade en 8 points sur quatre croquis en relief. Des unités françaises, accompagnées de militaires afghans et américains arrivent dans un village. Une trentaine de Français partent en patrouille à pied. Ils tombent dans une embuscade. Tandis que ceux qui sont restés au village sont aussi pris sous le feu.

Le Globe and Mail explique que les engins blindés français stationnés près du village ont tenté de contre attaquer pour aider la patrouille plus haut dans la montagne, mais ont du abandonner faute de munitions : les tourelles de ces engins blindés n'avaient que 600 cartouches "ce que des sources militaires considèrent comme un chiffre dangereusement faible".

Les unités restées dans le village se sont séparées : soldats américains et afghans sont partis vers l'ouest, tandis que les Français essayaient vainement de rejoindre leurs camarades isolés dans l'embuscade.

Le support aérien américain a été bien réel et massif selon le rapport de l'Otan avec deux types d'hélicoptères (OH-58, AH-64) et deux types d'avions (A-10 et F-15) plus des avions avec une grosse puissance de feu (AC-130 gunships) et des bombardiers B-1B.

Une équipe médicale américaine s'est battue pour sauver deux soldats Français. Un est mort, l'autre grièvement blessé. Le soutien aérien a permis à un véhicule américain de le ramener à la base.

"Le fait que les talibans aient des armes plus sophistiquées est peut-être aussi le signe qu'ils reçoivent un soutien extérieur." explique un général canadien porte-parole de l'Otan, car le rapport parle de tireurs d'élite, et de balles explosives percant certains blindages.

Le journal cite des témoignages de soldats français parus dans la presse indiquant que "les combats ont commencé à 15 h", et "qu'ils ont duré quatre heures avant l'arrivée des premiers renforts". Mais le rapport de l'Otan ne donne pas la chronologie exacte des événements.

"Quinze soldats de l'Armée Nationale Afghane accompagnaient la patrouille dans trois camionnettes Ford Ranger, mais ont été rendues inutilisables par des tirs de mitrailleuses. Quatre soldats afghans ont été blessés, et les autres ont décidé de s'enfuir à pied... abandonnant armes et matériel.."

"Après l'arrivée des renforts, il y a eu encore quelques affrontements pendant la nuit, et le lendemain matin. Le bilan des pertes est de 10 Français tués, et 18 blessés, du côté des insurgés on estime qu'il y a eut 15 morts et 18 blessés."

"Les corps des Français tués n'ont pas pu été récupérés sur le terrain avant midi le 19 août." Soit le lendemain de l'attaque.

A gauche une photo de talibans recadrée déja parue dans Match, à droite une photo de l'hommage aux militaires tués, dans la cour des Invalides à Paris.

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