Migrants/Zone Interdite : ouverture d'une information judiciaire
Vincent Coquaz - - Déontologie - 0 commentairesNouvel épisode (judiciaire) pour Zone Interdite.
Une information judiciaire a été ouverte "sur les conditions de tournage d'un reportage de "Zone Interdite" sur les clandestins", dans l’affaire qui oppose la société de production de l'émission de M6 à trois migrants camerounais, rapporte TéléObs.
En cause, une plainte qui remonte à 2013 : Emile Zola Matemb Ma Em, Alain Joseph Ebanga Ndoumou et Elie M’Bock accusent les journalistes de Zone Interdite (diffusée sur M6 le 24 novembre 2013 et produite par Tony Comiti) de les avoir incités à entreprendre le voyage entre la Libye et la France, mais aussi de les avoir aidés (en finançant par exemple leurs billets de train entre Rome et Paris, ce que la production a reconnu). Du côté de Zone Interdite, les journalistes assuraient au contraire à @si n’avoir poussé personne à partir dans ce périple : "Les migrants ont profité de notre présence pour partir, parce que cela les rassurait vis-à-vis des passeurs, mais nous n’avons pas promis de payer". Une affaire révélée par TéléObs, à laquelle @si avait consacré une émission, avec notamment un des migrants concernés, Elie M’Bok.
Extrait de l'émission du 29 novembre 2013
Alors que le parquet avait ouvert une enquête préliminaire suite à la plainte, fin 2013, le procureur de Paris a cette fois demandé l’ouverture d’une information judiciaire "sur l'ensemble des infractions visées par la plainte", détaille le supplément TV de L’Obs, à savoir "aide directe et indirecte à l'entrée et au séjour irrégulier, soumission à des conditions de travail et d'hébergement contraires à la dignité humaine, risques causés à autrui, omission de porter secours et escroquerie". Selon nos informations, une dernière qualification pénale a été ajoutée par le parquet : "Obtention par une personne vulnérable ou en état de dépendance, de la fourniture de services non rétribués ou en échéange d'une rétribution manifestement sans rapport avec l'importance du travail accompli".
L’occasion de (re)voir notre émission : Migrants camerounais manipulés ? Réalisateurs et journalistes débattent