Migrants tunisiens : quel accord France-Italie ?

Laure Daussy - - 0 commentaires

Que faut-il retenir de la réunion entre les ministres français et italiens de l'Intérieur ce vendredi à Milan au sujet des immigrés tunisiens ? A lire les sites d'info qui reprennent la dépêche AFP, difficile de s'y retrouver.

Selon Le Figaro.fr, et Libé.fr, un accord aurait été trouvé entre les deux parties en présence : "Immigration, Rome et Paris se mettent d'accord", titre le Figaro.fr. La France et l'Italie "ont trouvé un acccord", titre Libé - mettant, tout de même, des guillemets. Mais lorsqu'on lit les articles, écrits à partir des dépêches AFP, on cherche toujours où se situe l'accord. L'AFP titre, d'ailleurs : "Paris et Rome aplanissent leur désaccord", certe moins sexy, mais plus juste. Le Point, plus juste aussi, titre"Patrouilles communes au large de la Tunisie", seule décision concrète à l'issue de la réunion.

La notion d'accord semble avoir été soufflée par les deux ministres : Claude Guéant a affirmé "avoir trouvé un complet accord avec Roberto Maroni" , (son homologue italien, ndlr), tandis que Maroni se dit "satisfait".

Que nous apprend l'article de l'AFP ?

La veille, le ministre français avait dénoncé la position de l'Italie, qui estimait que les permis de séjour accordés aux Tunisiens leur permettraient de circuler dans tout l'espace Schengen, donc en France. La France s'était empressée d'ajouter que, pour circuler "à l'intérieur de l'espace Schengen, il ne suffit pas d'avoir une autorisation de séjour dans (un des Etats membres), encore faut-il avoir des documents d'identité et, surtout, justifier de ressources".

Miracle, selon l'AFP, ce vendredi, "Ce malentendu s'est apparemment dissipé : "Nous avons trouvé un accord sur l'interprétation du traité de Schengen. Il est clair que l'autorisation de séjour que les Italiens vont délivrer permet la libre circulation, a-t-il dit (ndlr, Guéant)." "Mais cela a une limite dans le respect des conditions définies par le traité", s'est-il empressé de préciser, rappelant notamment qu'un document de voyage et des ressources minimales étaient nécessaires."

Où se situe l'évolution avec la position de la veille ? Où se trouve l'accord ? Mystère. L'AFP ne précise pas qu'en réalité, rien n'a évolué.

"La position italo-française est beaucoup plus claire sur l'accueil des immigrés" assure l'AFP - on est rassuré, on va peut-être mieux comprendre. "Ni l'Italie ni la France n'ont vocation à accueillir les migrants tunisiens", a estimé M. Guéant". Voilà une affirmation qui fait avancer les choses.

"Seul résultat concret" de ces discussions à Milan, selon l'AFP, l'organisation de "patrouilles conjointes aériennes et navales sur les côtes tunisiennes (...) pour bloquer les départs" d'immigrants illégaux.

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