Migrants / Paris : polémique entre la mairie et Le Figaro

Justine Brabant - - 0 commentaires

Deux journalistes du Figaro ont été brièvement empêchés par la mairie de Paris de suivre l'évacuation d'un camp de migrants à Paris, ce 17 septembre, rapporte le quotidien. En cause : un article publié le matin même dans le journal, dans lequel la mairie estime que le journal n'a pas respecté un "off".

Le Figaro, privé de reportage ? Dans un article publié sur le site du journal, une journaliste et un photographe du Figaro expliquent avoir été empêchés d'accéder à un camp de migrants en train d'être évacué quai d'Austerlitz, à Paris. Après avoir travaillé deux heures sur les lieux, ils sont "repérés par un officier de police, et dirigés vers le service de presse de la mairie de Paris", expliquent-ils. Là, on leur signifie que "Le Figaro n'est pas le bienvenu", et on leur interdit de retourner auprès des migrants : "La cause de ce traitement particulier, nous explique-t-on, un article paru le matin même dans le quotidien intitulé «La Mairie de Paris craint d'être débordée dans la gestion des nouveaux migrants», qui a manifestement déplu", conclut l'article du Figaro.

L'article en question assure qu'à Paris, "l'accueil des demandeurs d'asile se gère dans la plus grande confusion", explique que la mairie ne souhaite pas communiquer les adresses des centres d'accueil où ces derniers seront logés, et cite notamment le député du parti Les Républicains Pierre Lellouche, qui assure que "bien des migrants sont logés dans des une à deux-étoiles, un peu partout dans Paris, parce que les capacités d'accueil sont insuffisantes."

L'article a-t-il causé le bannissement des équipes du Figaro ? La mairie de Paris, jointe par @si, assure que "le problème n'était pas le contenu de l'article", mais le fait qu'il "cite des SMS qui relèvent du off". Dans les SMS en question, un responsable de la communication de la mairie explique au Figaro pourquoi il ne souhaite pas lui communiquer les adresses des centres d'hébergement des migrants : d'une part car "pour [les centres] qui sont en voie d'ouverture, la diffusion de l'adresse peut entraîner un envahissement du lieu avant l'achèvement des travaux", et d'autre part car "pour ceux qui sont ouverts, cette même communication facilite la présence aux abords des passeurs et de possibles réseaux mafieux".

La mairie assure avoir cherché à joindre l'un des rédacteurs en chef du journal pour évoquer la publication de ces SMS, sans réponse. Le service de communication de la ville aurait alors "dit à la journaliste du Figaro, qui s'apprêtait à passer une deuxième fois le filtrage de police pour accéder au camp, qu'elle ne re-rentrerait pas tant que nous n'aurions pas eu au téléphone ce rédacteur en chef".

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