Michel Serres veut boycotter l'anglais (Daily Telegraph)
Gilles Klein - - 0 commentairesShocking ! Le Daily Telegraph s'émeut : un "intellectuel français" appelle "au boycott de l'anglais" qui envahit la vie quotidienne des Français, plus que la langue allemande ne le faisait "pendant l'occupation". L'interview de Michel Serres à la Dépêche fait du bruit outre-manche.
"Boycottez la langue anglaise demande un grand intellectuel français" titre le Telegraph sur son site alors que le titre de l'article paru ce mercredi matin dans la version papier est plus explicite "L'invasion du Franglais provoque une nouvelle guerre de mots." "Un intellectuel français renommé appelle au boycott de tous les produits dont les slogans publicitaires sont en anglais et des films dont les titres ne sont pas traduits, c'est le dernier épisode d'un combat d'arrière-garde contre «l'invasion» de laFrancepar la langue anglaise." raconte le Telegraph. "Cette bataille d'une partie de l'élite française contre ce qu'elle considère comme une violation de sa langue maternelle dure depuis des dizaines d'années", ajoute le journal. |
L'interview qui a mis le feu aux poudres est parue dimanche dernier dans la Dépêche qui l'annonce en bas de sa Une. Michel Serres (venu sur notre plateau s'expliquer D@ns le Texte sur les nouvelles technologies) n'y mâche pas ses mots, allant jusqu'à employer le terme "collabos" allusion aux Français qui collaboraient avec l'armée allemande pendant la dernière guerre : "Ce que je voudrais moi, c’est inviter les Français à faire la grève, chaque fois qu’une publicité sera en anglais on n’achète pas le produit, chaque fois qu’un film ne sera pas traduit dans le titre, on ne rentrera pas dans la salle de cinéma. (...)J’en ai marre que la SNCF nous fasse des «smiles». (...) Il y a plus de mots anglais sur les murs de Toulouse qu’il y avait de mots allemands pendant l’occupation. Par conséquent qui sont les collabos ?" | Bas de Une La Depêche dimanche 20 octobre 2013 |
Sur "Expat" (expatrié) son blog du Telegraph, le journaliste et écrivain Stephen Clarke qui vit en France, répond vertement à Serres, avant de l'inviter à aller voir l'exposition Europunk, présentée à Paris, à la Cité de la Musique, d'où le titre de son billet "Le philosophe français qui devrait rencontrer des punks" : "Sans parler du fait que les annonces en anglais en question sont très souvent des jeux de mots bilingues inventés par des sociétés françaises plutôt que par des envahisseurs anglais, il est assez insensé de comparer des affiches publicitaires que nous sommes libres d'ignorer complètement avec des proclamations nazies qui annoncent à la population qu'elle sera abattue si elle se trouve dans la rue après le couvre-feu ou envoyée dans des camps de la mort si elle appartient à certains groupes ethniques." |