Meurtre de Shireen Abu Akleh : peut-on "entendre les deux camps" ?
Pauline Bock - - Déontologie - 36 commentairesDes limites de "l'exposé du pour et du contre" journalistique
La journaliste Shireen Abu Akleh, figure star de la chaîne qatarie Al-Jazeera, a été tuée d'une balle dans la tête alors qu'elle couvrait une opération militaire israélienne. Ses collègues, témoins de l'attaque, décrivent aussitôt une scène sans "aucune confrontation" hors de l'assaut israélien, et imputent son meurtre à l'armée israélienne. Pourtant, les grands médias occidentaux, le "New York Times" en tête, ont largement titré sur des "affrontements" inexistants, se refusant à trancher malgré les témoins puis les éléments matériels. Ses funérailles attaquées par la police israélienne ont ensuite donné lieu au même attentisme journalistique.
Mise à jour du 24 juin 2022 : Le Haut-commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a conclu le 24 juin 2022 que le tir qui a tué la journaliste palestino-américaine Shireen Abu Akleh le 11 mai à Jénine, en Cisjordanie, provenait des forces de défense israéliennes.
La journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh était "la voix des événements en Palestine"
, selon l'hommage qui lui a été rendu par son employeur, Al-Jazeera. Originaire de Jérusalem et correspondante en territoires israélien et palestinien pendant 25 ans pour la chaîne, elle a été tuée sur le terrain le 11 mai 2022, alors qu'elle faisait un reportage à Jénine, en Cisjordanie. Selon Al-Jazeera, qui annonce son décès tôt dans la matinale du 11 mai, Shireen Abu Akleh "a été tuée alors qu'elle couvrait des raids de l'armée israélienne"
à Jénine. Elle "portait un gilet pare-balles indiqué «presse» et se trouvait avec d'autres journalistes lorsqu'elle a été tuée"
, précise la chaîne, qui ajoute que le ministère palestinien de la Santé l'a déclarée décédée à 7 h 15 heure locale. Al-Jazeera condamne un "meurtre flagrant"
et cite deux journalistes qui étaient auprès d'elle lors de l'attaque.
"Nous allions filmer les opérations militaires israéliennes et d'un coup, ils nous ont tiré dessus, sans nous demander de partir ou d'arrêter de filmer
, raconte le journaliste palestinien Ali al-Samodi. La première balle m'a touché, la seconde a touché Shireen... Il n'y avait aucune résistance militaire palestinienne sur le terrain, rien du tout."
La journaliste locale Shatha Hanaysha, qui se tenait juste à côté de Shireen Abu Akleh, confirme à Al-Jazeera qu'il n'y avait "aucune confrontation entre des combattants palestiniens et l'armée israélienne"
et que le groupe de journalistes dont elle, Ali al-Samodi et Shireen Abu Akleh faisaient partie a été "directement ciblé"
. "Nous étions quatre, nous portions tous des gilets pare-balles et des casques
, a-t-elle dit à Al-Jazeera. L'armée d'occupation [israélienne] n'a pas arrêté de tirer, même après qu'elle soit tombée. (...) L'armée tirait pour tuer."
La journaliste de la chaîne Nida Ibrahim, basée à Ramallah, a confirmé le matin du 11 mai lors d'un direct par téléphone que Shireen Abu Akleh a été "tuée d'une balle dans la tête".
JOURNALISTE réputée ET "FIGURE DE COURAGE"
Au Moyen-Orient, Shireen Abu Akleh était un visage médiatique connu de tous, "la voix de la Palestine" selon Al-Jazeera, sa terre natale et un terrain qu'elle couvrait depuis 25 ans. Shatha Hanaysha, la journaliste qui était à ses côtés lors de son meurtre, raconte à Middle East Eye
: "C'est avec cette journaliste que j'ai grandi, en imitant ses reportages, du ton de sa voix à ses gestes des mains. Je rêvais de faire ce qu'elle faisait toujours si bien." Notre présentatrice Nassira El Moaddem se souvient elle aussi avoir grandi avec Shireen Abu Akleh, par l'intermédiaire d'Al-Jazeera. "Il n'y a pas une famille maghrébine en France qui ne connaît pas cette femme. Même si on n'est pas engagé politiquement, c'est un visage familier. On était tous choqués", indique-t-elle à propos de sa propre famille. "Elle incarnait vraiment une figure de courage, parce qu'elle était une femme, même si elle n'était pas la seule, et parce qu'elle couvrait la Palestine, par définition l'un des terrains les plus couverts par la chaîne."
Le "New York Times" décrit des "affrontements"...
Le premier article du New York Times
au sujet de l'attaque mortelle subie par Shireen Abu Akleh est publié à 8 h 35 heure locale le 11 mai. Il annonce sa mort "tôt ce mercredi, dans des affrontements entre l'armée israélienne et des Palestiniens"
en renvoyant vers le communiqué du ministère de la Santé palestinien. Le titre original mentionne aussi ces "affrontements"
, tout comme cette phrase : "Les circonstances de la mort de la journaliste n'étaient pas immédiatement claires, mais elle a été tuée par balle alors que des affrontements opposaient l'armée israélienne et des combattants palestiniens."
L'article est ensuite plusieurs fois mis à jour et enrichi d'informations complémentaires. Le New York Times
choisit de citer les deux "camps" de manière équivalente : "La chaîne [Al-Jazeera] et les autorités palestiniennes accusent les troupes israéliennes du meurtre [de Shireen Abu Akleh]. Israël a déclaré que la faute pourrait être du côté de tireurs palestiniens"
, peut-on ainsi lire dans l'introduction de l'article qui cite ensuite les communiqués d'Al-Jazeera et de l'armée israélienne, chacun défendant une position inverse à l'autre.
Le titre est modifié dans la matinée, entre 9 h 34 et 10 h 45 heure locale, pour supprimer la référence aux "affrontements"
, au fur et à mesure que les journalistes du New York Times
contactent directement les témoins, notamment Ali al-Samodi. Depuis son lit d'hôpital, le journaliste confirme qu'il n'y avait "pas d'affrontements"
sur le terrain où il se trouvait avec Shireen Abu Akleh. "La dernière chose que j'ai entendue, c'était Shireen qui criait «Ali est blessé», et après ça, la troisième ou quatrième balle l'a touchée,"
déclare Ali al-Samodi au New York Times
. Mais dans la même version de l'article, il est toujours dit qu'elle est morte "
alors que des affrontements opposaient l'armée israélienne et des combattants palestiniens"
.
… et déforme les propos d'Al-Jazeera
Une erreur supplémentaire du New York Times
a aussi jeté de l'huile sur le feu. Lors des très nombreuses mises à jour de l'article ce 11 mai, un tweet posté en journée (aux heures des États-Unis) clame : "Al-Jazeera a dit que l'une de ses journalistes a été tuée dans la ville de Cisjordanie durant des affrontements."
Pourtant, la chaîne n'a jamais parlé d'affrontements. Cette information est également partagée par le New York Times
dans une alerte «push» envoyée sur les téléphones. Selon notre analyse, le quiproquo provient de la toute première version de l'article : le New York Times
y attribue pêle-mêle à ses deux sources (Al-Jazeera et le ministère de la Santé palestinien) les principales informations, dont celle des "affrontements"
qu'elle attribue ensuite faussement à Al-Jazeera plutôt qu'au ministère de la Santé palestinien. Beaucoup d'internautes s'émeuvent immédiatement de l'erreur du quotidien. L'écrivain et analyste politique américano-palestinien Yousef Munayyer compare la version du New York Time
s avec "ce qu'a vraiment dit"
Al-Jazeera dans son communiqué et conclut : "Ce n'est VRAIMENT pas si compliqué de ne pas se tromper."
Le New York Times
met ensuite plusieurs heures à corriger l'erreur, avant de supprimer le tweet et d'en publier un autre avec correction. Une rectification est également apportée en fin d'article. "Une version précédente de cet article déformait les commentaires d'Al-Jazeera concernant la mort de Shireen Abu Akleh
,
précise-t-elle. La chaîne a déclaré qu'elle a été tuée par des troupes israéliennes dans la ville de Jénine en Cisjordanie ; elle n'a pas dit qu'elle a été tuée durant des affrontements entre les troupes israéliennes et des Palestiniens armés. L'erreur a été reproduite dans une notification «push»."
Le journal états-unien a au moins mesuré l'ampleur du choc provoqué au Moyen-Orient par la disparition de la journaliste : toute une rubrique lui est consacrée dans les heures suivant sa mort, dont une nécrologie qui retrace sa carrière et le fait qu'elle inspirait de nombreuses consœurs, un reportage à ses funérailles, et une analyse des enquêtes des autorités israéliennes et palestiniennes sur les circonstances de l'attaque.
France 24 annonce un tir israélien, puis supprime l'info
Le New York Times
est loin d'avoir été le seul média occidental à décrire des "affrontements"
entre combattants palestiniens et soldats israéliens sur la scène de crime. France 24 a ainsi fait le choix étrange de retirer une précision de son article : la première version, titrée "Une journaliste d'Al-Jazeera tuée par un tir de l'armée israélienne en Cisjordanie", annonçait que "la journaliste Shireen Abu Akleh, une des plus connues de la chaîne arabe Al-Jazeera, a été tuée mercredi matin par un tir de l'armée israélienne alors qu'elle couvrait des affrontements"
. Mais après une mise à jour, la mention du "tir de l'armée israélienne"
a été supprimée partout où elle figurait.
Contacté par Arrêt sur images
, l'adjoint à la directrice de France 24 en charge de la chaîne en français, Amaury Guibert, explique que le média a "
relayé les informations fournies par les dépêches de l'AFP et de Reuters, n'ayant pas de journaliste sur place directement témoin". Les premières dépêches AFP, dit-il, "indiquaient que Shireen Abu Akleh
«a été tuée mercredi matin par un tir de l'armée israélienne»"
, avec pour source un journaliste de l'AFP.
"
L'armée israélienne a formellement démenti être à l'origine du tir, il était donc impossible de titrer sur un tir israélien. Dans le corps de notre article, vous avez dû observer que nous donnons les deux versions, c'est même l'angle principal du papier, raconte-t-il. Concernant le terme «affrontements», il est utilisé dans les dépêches AFP que nous avons reprises. Dans celle d'Associated Press, il est fait mention de «clashes»."
Une enquête de "Bellingcat" soutient la version des témoins
Le 14 mai, le site indépendant Bellingcat
, qui enquête sur des données en sources ouvertes, publie une analyse des vidéos et autres preuves disponibles à propos des circonstances de la mort de Shireen Abu Akleh. "Cet article soutient la version des témoins de la scène, pour qui les tirs qui l'ont tuée provenaient des troupes israéliennes"
, a résumé sur Twitter le journaliste de Bellingcat
Nick Waters, qui a participé à l'enquête. Le média conclut en effet que "les vidéos disponibles ne permettent pas de douter de ce que racontent les témoins oculaires – au contraire, elles paraissent consolider leur version"
. Waters a précisé que "l'une des informations-clé"
ayant servi dans l'enquête de Bellingcat
est un enregistrement audio qui permet de"placer le tireur bien plus près de la position des troupes israéliennes que de celle des positions palestiniennes"
.
Parmi les journalistes qui connaissent la région, peu doutent des circonstances de la mort de Shireen Abu Akleh. "Elle a très probablement été prise pour cible précisément parce qu'elle était une reporter d'Al-Jazeera hors-pair, connue pour son journalisme courageux et sa couverture des crimes israéliens"
,
estime Jonathan Cook, auteur de plusieurs livres sur le conflit et qui a vécu 20 ans à Nazareth en Israël. Chris Hedges, qui a été chef du bureau du Moyen-Orient pour le New York Times
, abonde sur son blog : "L'exécution d'Abu Akleh n'était pas un accident. Elle a été désignée pour élimination. […] Les Israéliens descendent tant de Palestiniens en toute impunité que je crois deviner que le sniper savait qu'il ou elle pouvait tuer Abu Akleh sans jamais avoir à en assumer les conséquences."
C'est aussi l'avis de la journaliste Sarra Grira, du site dédié au monde arabe Orient XXI, pour qui le meurtre ne peut pas être un accident : "
Elle a reçu une balle derrière l'oreille, à l'un des rares endroits qui n'étaient couverts ni par son casque ni par son gilet pare-balles
, note-t-elle auprès d'Arrêt sur images
. Et les soldats ont continué à tirer quand elle est tombée à terre et que ses confrères tentaient de la secourir."
Le "New York Times", roi du "bothsidesism" (faux équilibre)
Sarra Grira s'était émue sur Twitter de la couverture médiatique naissante. "Ils avaient par téléphone la journaliste qui était avec Shireen Abu Akleh, qui racontait ce qui s'est passé, puis ils ont reçu l'enregistrement de la scène et ils l'ont montrée tout de suite,
dit-elle à
Bien d'autres journalistes ont exprimé leur frustration sur les réseaux sociaux. ASI
. Tout ce que venait de raconter cette consœur journaliste était confirmé par les images qu'on voyait : qu'elle était juste à côté d'elle, qu'elle a été abattue juste devant elle, qu'elle portait bien son casque et son gilet pare-balles…" "Si une journaliste est tuée par balle devant plusieurs journalistes qui disent tous qu'il n'y avait aucun combattant palestinien armé sur les lieux, simplement des troupes israéliennes qui leur tiraient dessus, cela est suffisant
, s'indigne sur Twitter une journaliste de Vice. Suffisant pour les journalistes écrivant l'article, et ceux rédigeant le titre, pour ne pas mentionner des «affrontements»."
Cette tendance du New York Times
à chercher systématiquement l'équilibre entre affirmations opposées, souvent décrite comme "l'exposé du pour et du contre",
est plutôt appelée outre-Atlantique "bothsidesism"
("deux-camps-isme", faux équilibre). Dans un article de blog, Hervé Brusini, ancien rédacteur en chef de France Télévisions, considère que "ce credo d'un équilibre indispensable dans la présentation de deux camps, deux visions à propos d'une même question renvoie pour beaucoup à la structure politique du pays (
des États-Unis, ndlr)". Mais le même reproche est fait plus généralement à l'ensemble des grands médias occidentaux. Dans une tribune pour l'Institut des médias d'Al-Jazeera, la rédactrice en chef de la rubrique, Nina Montagu-Smith, conclut que "la présentation qui est faite par les médias occidentaux de l'agression d'Israël dans les territoires palestiniens comme un conflit d'égaux est totalement fausse"
et recense plusieurs usages journalistiques à bannir : "Des termes comme «des violences ont éclaté», «affrontements», «bousculade» effacent ce qui s'est réellement passé."
Les médias "prompts à relativiser" la violence israélienne
Le New York Times aurait dû écrire "Une journaliste d'Al-Jazeera a été tuée par une attaque injustifiée des troupes israéliennes"
, estime Nina Montagu-Smith auprès d'ASI
par courriel, les appels sur WhatsApp étant compliqués depuis sa rédaction à Doha, au Qatar. "Le mot affrontement donne l'impression que l'on parle de deux camps ayant des forces et des ressources égales, ce qui est l'opposé de la vérité en ce qui concerne la Palestine,
explique-t-elle de manière générale à propos de la couverture d'Israël et de la Palestine dans la plupart des médias. Décrire une attaque frontale, injustifiée, comme un affrontement, c'est être biaisé contre les victimes et suggérer qu'elles sont responsables de leur sort."
Or le rôle d'un journaliste est de "ne pas prendre parti"
, rappelle-t-elle. "Et dans le cas du meurtre de Shireen, il n'y avait pas de Palestiniens armés dans les environs du tout."
Montagu-Smith reproche à de nombreux grands médias occidentaux, comme le New York Times
ou le Washington Post
,
mais aussi les agences de presse Associated Press ou Reuters, d'être "prompts à relativiser le récit d'événements lorsqu'ils concernent la violence israélienne"
.
La dépêche d'Associated Press soulignait ainsi le fait que la ville de Jénine "est connue pour être un bastion militant palestinien"
et qu'Israël a été la cible d'"attaques mortelles"
de la part de Palestiniens, "ce qui est une distorsion de la réalité"
, dit-elle en citant la disproportion du nombre de morts en 2021 : 320 Palestiniens tués lors d'opérations israéliennes contre 9 Israéliens tués par des bombes palestiniennes… qui ont aussi tué 20 Palestiniens. Sarra Grira partage ce constat sur la couverture du conflit par les médias occidentaux : "A minima, on va toujours donner le bénéfice du doute à l'armée israélienne."
Funérailles attaquées par la police israélienne : Rebelote
Le 13 mai, les funérailles de Shireen Abu Akleh ont été violemment perturbées par la police israélienne, qui a attaqué le cortège funéraire et frappé les porteurs de son cercueil avec des matraques. Selon Al-Jazeera, l'un des hommes qui portait le cercueil et l'a défendu pendant l'attaque policière a ensuite été arrêté et interrogé sur les événements des funérailles. Les images qui en ont découlé – agents israéliens casqués, en uniforme de maintien de l'ordre, se pressant contre le cercueil de Shireen Abu Akleh et frappant les Palestiniens endeuillés – ont été abondamment reprises. Mais souvent accompagnées des mots et expressions biaisées déjà dénoncées dans la couverture médiatique de sa mort.
Reuters, CBS News, la BBC, Deutsche Welle, Sky News, The Independent
, entre autres, ont décrit cette attaque comme un "affrontement"
, provoquant une nouvelle onde de choc en ligne. "On a des images LIVE du cercueil qui manque de tomber par terre, parce que des militaires israéliens frappent la foule, et il y a des médias qui, très sérieusement, nous parlent de «heurts» (en français) et «clashes» (en anglais),
regrette une journaliste franco-algérienne. Honte à vous."
Un journaliste libanais renchérit : "Cela met honteusement sur le même plan les victimes et les agresseurs."
Le Monde
a quant à lui opté pour la formule "des violences ont éclaté"
, et a surtout complètement revu son titre : la première version de cet article signé "Le Monde avec AFP", publiée le 13 mai après-midi, annonce que "la police disperse la foule"
, puis le titrechange ensuite pour dénoncer "des violences de la part de la police israélienne".
Auprès d'ASI, Nina Montagu Smith, de l'Institut pour les médias d'Al-Jazeera, se demande à quoi ressemblerait la couverture médiatique du meurtre d'un journaliste ukrainien "tué d'une balle dans la tête par un sniper russe", et dont le cortège funéraire serait ensuite attaqué. "Je ne pense pas que le vocabulaire utilisé pour décrire les coupables serait si indulgent
, dit-elle. Ce genre de journalisme est irresponsable, il met directement la vie de reporters en danger. Si les médias occidentaux tenaient sérieusement Israël responsable, les autorités réfléchiraient à deux fois avant d'assassiner un journaliste qu'ils n'aiment pas. Pour le moment, rien n'empêche d'autres meurtres de ce genre de se produire."
D'autres soulignent que là où le journaliste américain Brent Renaud, correspondant en Ukraine, a été décrit par le New York Times
comme "tué"
par les "forces russes"
lorsqu'il est mort sur le front le 13 mars dernier, la nécrologie de la journaliste Shireen Abu Akleh, l'annonce simplement comme "morte"
: "La journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh meurt à 51 ans". L
e titre de la nécrologie a ensuite été modifié pour indiquer qu'elle avait été "tuée" (par "un coup de feu", est-il toujours et seulement précisé dans le corps du texte). Cela a poussé l'association Jewish Voice for Peace à "corriger"
elle-même sur Twitter ce titre initial : "La journaliste palestinienne Shireen Abu Akleh, assassinée par un sniper israélien alors qu'elle portait un gilet pare-balles et couvrait des violences de l'armée israélienne"
. En légende : "Une correction pour le
New York Times."
Contactés, les services communication du
New York Times et
du
Monde ne nous ont pas répondu, pas plus que les journalistes du bureau de Jérusalem du
New York Times.