Merci patron : pas de promo chez Renault (Fakir)

Robin Andraca - - Fictions - 0 commentaires


Interdit de faire la promotion du film Merci Patron ! chez Renault ? "Henri", ingénieur prestataire chez Renault et bénévole chez Fakir, a été mis à pied, et pourrait être licencié de son entreprise, EuroDécision, pour avoir tenté d'organiser des projections du film de François Ruffin au sein du groupe.

Fakir, 23/03/2016

Le 15 mars, à 19h50, depuis son ordinateur personnel, en dehors de ses heures de travail, "Henri" (pseudonyme), qui travaille depuis dix ans au sein de l'entreprise EuroDecision, spécialisée dans l'optimisation de ressources, envoie un mail intitulé "Manifestation". L'objet de ce message, qu'@si a pu consulter ? Encourager ses destinataires, les syndicalistes Sud, CGT, CFDT, FO et CGC du groupe, à organiser des projections de Merci Patron !, et les inviter aussi à participer à la manifestation du 31 mars contre la loi Travail.

"Les gens de Fakir se sont aperçus que ce film permettait de galvaniser les gens, de leur redonner l'espoir que la lutte est utile et que l'oligarchie en place craint non pas Le Monde, non pas France Inter, mais le petit Fakir. Il ne faut pas perdre ce regain d'énergie. On veut donc regrouper toutes les contestations, qui n'ont au final qu'une seule et unique cause : l'oligarchie en place. Si on se regroupe tous on peut au minimum les faire vaciller!", écrit notamment l'ingénieur en informatique qui, au quotidien, fait en sorte que les véhicules de la marque soient plus légers et résistent mieux aux crash-tests.

Contacté par @si, "Henri" raconte la suite. "Le lendemain, mon PDG m'appelle. Il me dit « J'ai sous les yeux un mail que tu as envoyé hier soir, qui m'a été transmis par quelqu'un de chez Renault ». Et cette personne me dit : « Voici ce qu'a fait votre salarié. Merci de lui faire quitter le site au plus vite »".

Deux mises à pied



Cinq minutes plus tard, l'employé est mis à pied. Il a depuis reçu un courrier, confirmant cette mise à pied, et évoquant des "sanctions pouvant aller jusqu'au licenciement". Vendredi 25 mars, nouvel entretien préalable à la sanction. "Ils m'ont répété que je n'avais pas le droit d'utiliser des informations que j'obtenais chez Renault", raconte Henri, qui avait utilisé le réseau intranet du site pour obtenir les mails des syndicats. "Lors de cet entretien, ils m'ont signifié une deuxième procédure identique, mise à pied, sanction pouvant aller jusqu'au licenciement, pour avoir enregistré le PDG lors de la première réunion." Une partie de l'enregistrement de ce premier entretien avait, en effet, été publiée sur le site de Fakir :

Contacté par @si, le PDG d'EuroDecision, Denis Montaut, n'a pas souhaité répondre à nos questions.

L'occasion de revoir notre émission, avec François Ruffin et Frédéric Lordon, sur Merci Patron ! : "Mes inspirateurs ? Michael Moore et Lafesse"

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