Menaces contre les médias québécois

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Plus de dix colis suspects contenant de la poudre blanche ont été envoyés à plusieurs salles de rédactions de la province québécoise, ce mercredi 6 juin. Cet incident, revendiqué par une organisation inconnue des services de police, fait suite à des menaces adressées à certaines entreprises de presse le mois dernier par un collectif d'étudiants grévistes.

Panique mercredi matin dans les salles de rédactions. Une substance blanche, identifiée par la suite comme du bicarbonate de soude, a été envoyé par colis à certains journaux et chaines québécoises. Visés, le quotidien La Presse, la chaîne de télévision TVA, le siège de l'entreprise de presse Québécor, Radio Pirate, et CHOI FM. Ces envois sont revendiqués par un groupe appelé Forces armées révolutionnaires du Québec ( FARQ), pour l'instant inconnu des services de police.

Vincent Marissal, chroniqueur politique au journal La Presse, ironise sur le branle-bas de combat général dans les locaux. picto

En mai, plusieurs journaux et chaînes de télévision ont déjà reçu des menaces, initiées par le collectif "Force étudiante critique", un groupe en marge du mouvement étudiant. Certains groupes de presse se sont en effet attirés les foudres des manifestants par leur couverture du conflit étudiant. Cette querelle s'est notamment cristallisée lors de "l'affaire des bombes fumigènes". Le 10 mai, des bombes fumigènes ont explosé dans le métro de Montréal. Une perquisition menée auprès de suspects identifiés par les services de police a attiré la presse.

Certains journaux, comme Le Journal de Montréalou La Presse ont diffusé le nom des suspects, ainsi que des images permettant d'identifier clairement leur lieu de résidence. Les quatre jeunes adultes suspects se sont ensuite rendus à la police. Jugés coupables, ils ont été libéré sous conditions.

picto La photo de la perquisition diffusée par Le Journal de Montréal.

Suite à ces incidents, le collectif avait réagi sur sur son site (comme le rappelle l'observatoire du journalisme Projetj.ca) : "La Presse et ses suiveux nous démontrent, encore une fois, de quel côté de la barricade ils se dressent : celui de la matraque, des arrestations, des gaz, du poivre et des balles de plastique. Les petits chefs de pupitre appuient l’érosion de nos libertés."

Un article publié mercredi 6 juin sur le site de Radio-Canada fait part de la méfiance de certains étudiants envers les médias. L'article révèle que certaines associations étudiantes affiliées à la Classe (Classe (Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante), syndicat le plus engagé de la province, ont adopté des "mandats de méfiance" envers les médias. Brian Miles, président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) dénonce auprès de Radio-Canada cette attitude : "C’est plutôt contre-productif, cette attitude de méfiance. Ca fait en sorte que les étudiants et leurs leaders vont être moins enclins à parler aux médias et, par conséquent, leur point de vue sera moins accessible. En gros ca revient à se tirer dans le pied."

Certains éditorialistes québécois ne se privent pas de critiquer le mouvement étudiant. Les présentations sont ici.

(Aude Garachon)

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