Médecins-journalistes "quasi salariés" des labos (Rue 89)

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Rue 89 a enquêté sur les "médecins-journalistes" qui prennent la parole dans les médias généralistes tout en étant particulièrement proches de l'industrie pharmaceutique. "Ils ont été ou sont des quasi salariés des laboratoires et comme ils n'ont pas de carte de presse, ils ne voient pas où est le problème", souligne le site.

Le site présente trois exemples de "médecin-journaliste". Parmi eux, Jean-François Lemoine, chroniqueur au Nouvel Observateur et sur France Info, "propriétaire et PDG de MVS-Productions, il y a encore deux mois". Société qu'il a vendu à Publicis, parce qu'elle avait un bilan déficitaire – mais il continue d'y travailler. MVS est une boîte de production de films institutionnels et publicitaires pour les laboratoires. Elle édite aussi plusieurs sites internet, avec le soutien financier de l'industrie pharmaceutique.

Autre "journaliste-médecin", Alain Ducardonnet, venu sur notre plateau pour une émission au sujet de la revue indépendante Prescrire. La documentaliste Stéphane Horel et le directeur de la rédaction de Prescrire Bruno Toussaint lui avait alors demandé de déclarer ses conflits d'intérêts au nom de la loi (Article R 4113-110 du code de la santé publique). Il a déclaré faire des sessions de formation médicale continue (FMC) pour les laboratoires Menarini, AstraZeneca, Ipsen, Bayer et Novartis. "Dès lors, est-il parfaitement honnête quand il fait une chronique LCI sur un nouveau médicament Bayer, le Rivaroxaban, par exemple?", se demande Rue 89.

Le journaliste a également été l'ancien président du Collège national des cardiologues français, "dont Servier était la vache à lait", selon un confrère.

Le laboratoire était, avec beaucoup d'autres, un des "majors sponsors" des journées de congrès, organisées par le collège, explique Rue 89. "C'est le mode usuel de financement des congrès", répond Ducardonnet.

Dernier médecin-journaliste pointé par Rue 89, Michel Cymes, animateur maintenant sur la chaîne France 5. "Dans les années 90, quand il travaillait à France Info, il était connu pour faire des ménages à un niveau industriel", souligne Rue 89. Selon le site, il possède également une société, Medical Debat, dont l'objet social est l'organisation de foires et de congrès. "Je suis associé dans cette société avec Alain Ducardonnet. Je l'utilise pour des questions de facturation. Quand je sors un bouquin, une partie est versée dans cette structure. Aucun euro ne provient des labos", assure-t-il.

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