Massacre d'enfants par l'EI ? Fausse piste du Daily Mirror (F24)
La rédaction - - 0 commentairesDes journalistes de France 24 ont retrouvé l'origine d'une vidéo présentée par le Daily Mirror comme la vidéo d'une exécution d'enfants, probablement commise par l'organisation Etat islamique (EI). Il s'agirait en fait d'un massacre par l'EI... de militaires syriens.
Le quotidien britannique avait pris soin de mettre quelques conditionnels. Il aurait sans doute mieux fait de ne rien publier du tout. Lundi 9 novembre, le Daily Mirrorpublie une vidéo de 34 secondes, sous le titre : "Les barbares de l'EI 'abattent 200 enfant syriens', affirment des militants après l'apparition d'une terrifiante vidéo de massacre". Si le site du quotidien prend soin de préciser que ce sont des anti-EI qui parlent du "massacre de 200 enfants par l'EI", ses précautions portent davantage sur l'identité des meurtriers que sur celle des personnes exécutées : "La vidéo, diffusée par un militant anti-EI basé au Yémen, montre des mineurs attachés et forcés à s'allonger en rang, face contre terre. Les tueurs ouvrent ensuite le feu avec des armes automatiques. (...) Les images n'ont pas été authentifiées, mais un groupe de militants affirme que les tireurs sont des combattents de l'Etat islamique", détaille l'auteur de l'article.
Or, relèvent "Les Observateurs" de France 24, qui ont retrouvé la vidéo originale (non floutée) ainsi qu'une autre vidéo de la même exécution, prise sous un autre angle, les victimes ne sont pas des enfants. "Une autre vidéo amateur, publiée cette fois sur le site de la chaîne d’information al-Arabiya farsi le 28 août 2014, montre la même scène d’exécution sous un autre angle. Sur ces images, il est clair que les victimes ne sont pas des enfants, certaines portent même la barbe", expliquent les journalistes de France 24.
Qui sont alors les exécutés ? Probablement les soldats syriens capturés puis exécutés par l'EI en août 2014. Le Daily Mirror se serait laissé berner par des utilisateurs de réseaux sociaux... ayant eux-même repris les informations d'une chaîne de télévision iranienne : "D’après nos recherches, la première occurrence de cette fausse information est apparue sur la télévision iranienne Al-alam, qui diffuse en arabe. C’est vraisemblablement cette interprétation erronée de la vidéo d’exécution qui, deux mois plus tard, a atterri sur les réseaux sociaux puis dans la presse britannique", concluent "Les Observateurs".