Marseille, les journalistes, le chéquier et le revolver

Sébastien Rochat - - 0 commentaires


Le chéquier, ou le revolver !

Le climat décrit par le journaliste José d'Arrigo en parlant de Marseille a de quoi effrayer. Invité de l'émission C dans l'air lundi 7 mars, il a expliqué les difficultés des journalistes à exercer leur métier dans la ville. Venu sur le plateau pour commenter l'affaire Guérini à Marseille, d'Arrigo a même déclaré que les Guérini faisaient campagne "avec le chéquier ou le revolver".

Le paysage marseillais décrit par d'Arrigo est effrayant picto

La phrase-choc sur le revolver et le chéquier n'est pas signée d'Arrigo: elle avait déjà été utilisée par le sénateur UMP Bruno Gilles, proche de Renaud Muselier, dans un article publié dans Le Monde le 7 mai 2010. Depuis, Muselier l'a reprise (en l'attribuant à Jean-Claude Gaudin) dans une interview au Figaro. D'Arrigo, qui a repris la phrase à son compte dans C dans l'air, a-t-il réellement été ainsi menacé, comme on pourrait le penser en l'écoutant ?

Contacté par @si, le journaliste nuance : "Ce que je veux dire, c'est que c'est une certaine pratique du PS à Marseille et dans les Bouches du Rhône. Ils ont coutume soit d'acheter les gens, soit de les menacer, vous comprenez. En ce qui concerne les journalistes, à la différence des politiques, c'est plus diffus. Je n'ai pas eu de revolver sur la tempe". En revanche, il assure que par deux fois, au Figaro puis au Dauphiné Libéré, il a été écarté pour des articles jugés trop critiques contre Jean-Claude Gaudin (le maire UMP de Marseille se serait plaint) et Michel Vauzelle (président PS du conseil régional des Bouches-du-Rhône).

Sur le plateau de France 5, un autre témoin confirme les menaces qui pèsent sur les journalistes: c'est le journaliste Jean-Michel Verne. Et Verne est à coup sûr un témoin crédible des moeurs marseillaises : il s'est notamment illustré en publiant un livre sur l'affaire Yann Piat en 1997 dans lequel il avait accusé à tort François Léotard et Jean-Claude Gaudin d'avoir commandité l'assassinat de la députée FN. A l'époque, le livre avait été retiré de la vente et Verne condamné pour diffamation.


(Zapping Lucie Desvaux)

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