Maroc / fuites : Hervouët (LCI) conteste l'authenticité des mails (Mediapart)

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Wikileaks marocain, suite. Trois mois après la publication des premiers documents de Chris Coleman sur Twitter, Mediapart s'empare de l'affaire. Vincent Hervouët, le journaliste de LCI accusé d'avoir été rémunéré par le renseignement marocain et qui a refusé de s'exprimer auprès d'@si après nos révélations, assure que ces mails sont "aux trois quarts faux".

Parmi la série de documents mis en ligne sur Twitter par Chris Coleman, plusieurs mails, publiés par @si, indiquent que le journaliste de LCI (mais aussi d'ex-journalistes de L'Express, du Point et de Libé) aurait été instrumentalisé par les services de renseignement marocains. Sous couvert d'une collaboration à L'observateur du Maroc, dont le rédacteur en chef se nomme Ahmed Charaï, ces journalistes auraient été payés par la Direction générale des études et de la documentation (DGED), le service de renseignement marocain. C'est en tout cas ce qui transparait dans plusieurs mails envoyés par Charaï.

Des mails vraisemblablement authentiques, après vérification par @si, des métadonnées de ces documents. Ce que conteste Vincent Hervouët, joint par Mediapart : "Ça fait deux mois qu’on regarde ça avec les collègues. Et plus j’essaye de comprendre, plus je sombre dans un abîme de perplexité, assure-t-il. Certains mails sont totalement faux, d’autres sont aux trois quarts faux, dans d’autres un seul mot a été changé. Je pense même avoir repéré deux faussaires différents, un qui multiplie les fautes d’orthographe et de syntaxe, et l’autre plus subtil".

Pour appuyer sa démonstration, Hervouët a transmis à Mediapart l'un de ces mails (une simple copie qui rend impossible toute vérification pour l'authentifier). Un mail qui aurait été falsifié selon Hervouët : adressé à Charaï, le journaliste de LCI lui expliquait qu'il allait se rendre prochainement au Maroc et qu'il en profiterait "pour venir à Med Radio", une radio détenue par Charaï. Or, dans la version mise en ligne par "Chris Coleman", ce passage aurait été modifié, devenant "pour venir te voir". Histoire de souligner la proximité entre les deux hommes ? "Je ne vois même pas pourquoi il a changé ça", assure Hervouët.

Difficile de vérifier ces deux versions. Une chose est sûre : les liens entre Hervouët et Charaï ne se limitent pas à la collaboration du journaliste de LCI pour L'observateur du Maroc. Comme @si vous le racontait, Hervouët est aussi actionnaire de deux entreprises créées par Amed Charaï, Audiovisuelle Internationale (qui chapeaute le service radiophonique Radio Med), et Media South, créée en mai dernier et dont le capital social est fixé à 300 000 dirhams (27 000 euros). Ce que Mediapart ne mentionne pas dans son article.

L'occasion de lire notre enquête : "Quatre journalistes français auraient été instrumentalisés par le Maroc"

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