Mark Kessler, le policier nouveau héros US des pro-armes

Mark Kessler, le chef de la police de la petite ville de Gilberton (Pennsylvanie) est devenu le héros des amateurs d'armes : après avoir été suspendu pour des vidéos (où il insulte les adversaires du port d'armes avant de tirer à tort et à travers), il est menacé d'être licencié.

Mark Kessler, chef de la police de Gilberton (Pennsylvanie, 809 habitants)

Kessler est un fervent défenseur du port d'armes quel que soit l'âge et sans aucune restriction. En février 2013, il a fondé la CSF : la Constitutional Security Force qui veut défendre l'Amérique contre la tyrannie, en s'implantant dans chaque état américain. Il a déja des supporters dans 9 états, comme le montre cette page Facebook de la CSF de l'Oregon.

Le 6 avril la première réunion de la CSF est organisée près de Gilberton. Deux candidats républicains assistent à la réunion et y prennent la parole.

En août, Kessler, après avoir reçu le soutien de la maire qui considérait qu'elle ne pouvait pas limiter sa liberté d'expression sur son temps libre, le suspend pour un mois car il a utilisé des armes appartenant à la police sur ses vidéos.

Mais on apprend au passage que le chef de la police n'en est pas à son premier dérapage : en 2011, alors qu'il n'était pas en service, au cours d'une bagarre dans un bar, Kessler s'est blessé en se tirant lui-même une balle dans la main. En 2012, Kessler avait arrêté, et fouillé en le déshabillant un membre du conseil qui avait critiqué la mairie. La mairie avait été obligée de verser 15 000 dollars au plaignant pour éviter des poursuites.

Des habitants paient une affiche "Licenciez Kessler". Une vingtaine de ses partisans, membres de sa milice CSF, posent ames à la main devant le panneau publicitaire. Ses partisans ouvrent une page sur le site GoFundMe pour rassembler 10 000 dollars, car sa paie a été suspendue sans limite de temps. Ce dimanche 5 675 dollars avaient déjà été versés.

Au cours de quatre réunions, le conseil de Gilberton a entendu Kessler et d'autres témoins pour décider s'il devait ou non licencier le chef de la police. A chaque fois des dizaines de militants pro-armes sont venus assister aux débats lourdement armés, fusils en bandoulières ou posés sur l'épaule, certains arborant jusqu'à trois armes. Un militant pro-Kessler avec gilet pare-balles et arme semi-automatique (Kessler chauve en costume à sa gauche)

Malgré la petite taille de la pièce où se déroulent les réunions, les militants armés ont été tolérés à l'intérieur où ils se sont entassés, tandis que la majorité restait dehors faute de place. Mais mercredi soir, l'un d'entre eux a fait tomber un pistolet juste derrière le procureur. Il a donc été décidé que les réunions suivantes, se dérouleront dans le tribunal du comté. Il y a un portique de sécurité, et des policiers : chacun devra laisser ses armes à l'entrée.

Kessler a bien sûr, été l'invité de la chaîne d'info conservatrice Fox News. Il a expliqué qu'il ne regrettait, ni le fond, ni la forme de ses vidéos, expliquant qu'il avait reçu des dizaines de milliers de messages de soutien venus de tout le pays.