Marine Le Pen pour la loi Veil. Et le FN ?

Laure Daussy - - 0 commentaires


La position de Marine Le Pen sur l'IVG est souvent citée comme un des critères de son évolution par rapport à la doxa du parti. Peut-être bien à tort, si on lit attentivement le programme du FN. Et les journalistes de France Inter, ce matin, sont passés à côté.

Interrogée sur France inter, ce matin, la vice-présidente du FN répond ainsi : "moi j'ai dit très clairement que je n'étais pas pour l'abrogation de la loi Veil". Avant de poursuivre : "je pense en revanche qu'il faut mettre en place des mesures pour que les femmes qui le veulent puissent conserver leur enfant". Pas de remise en cause de l'avortement, donc.

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Sauf qu'il suffit de faire un tour sur le site du Front national, à la rubrique "Nos idées, puis, "le programme", dans la case "famille et enfance", - illustrée, d'ailleurs, par un ventre rond de femme enceinte - pour voir quelle est, encore maintenant, la position officielle du FN à ce sujet.

Référendum

La position du FN sur l'avortement se trouve au sein du paragraphe "Politique de respect et d’accueil de la vie". On peut y lire : "nous nous engageons à demander aux Français, par voie référendaire à la fin du quinquennat, de promouvoir une Nation moderne soucieuse du respect de la dignité humaine par l’inscription dans les textes, qui fondent son existence et son développement, du caractère sacré de la vie et l’affirmation du droit de la personne à être protégée par la loi de sa conception à sa mort naturelle."

Le terme d'avortement n'est certes pas mentionné. Mais le droit de la personne à être protégée "de sa conception à sa mort", associé au "caractère sacré de la vie", ne fait pas de doute. Il semble bien qu'il s'agit à la fois de revenir sur l'avortement, et d'empêcher par la même occasion toute possibilité de loi autorisant l'euthanasie.

Le programme précise également : "La législation mise en place depuis la loi Giscard-Chirac-Veil ne répond pas aux objectifs initialement fixés par le législateur : protéger la vie et répondre à la détresse des femmes ayant recours à l’avortement. Aujourd’hui 220 000 avortements officiels sont toujours pratiqués chaque année en France."  Et de proposer de "mettre en place une véritable politique familiale et d’accueil de la vie" : "adoption prénatale", "création d’un revenu parental", "définition d’un statut juridique et social pour la mère de famille" et la "revalorisation des allocations familiales réservées aux familles françaises".

Aucun journaliste n'a repris Marine Le Pen sur ce point, lundi matin.


Comment traiter les Le Pen dans les médias ? Des éléments de réponse dans notre précedente émission Avec Marine Le Pen, les mêmes erreurs qu'avec son père ?

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