Manifs anti-Berlusconi, et contre-attaque (presse italienne)

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Les Italiennes dénoncent les débordements sexuels de Berlusconi. Le 13 février, elles étaient plus d'un million à manifester dans les rues de deux cent trente villes italiennes et, plus modérément, à Paris, New York et Barcelone. Des femmes de tout âge, estimant que leur dignité a été bafouée par le scandale "Rubygate", se sont faites entendre pour lutter contre une image de la femme présentée comme objet sexuel. Ces manifestations font la une des journaux italiens aujourd'hui. La presse pro-Berlusconi contre-attaque...à sa manière.

Les journaux Il Messaggero et Il Mattino illustrent ces manifestations avec d'impressionnantes photos de foule.

 

 

 

La Stampa pointe les différentes versions des événements qui coexistent. Le gros titre "Le défi des femmes" est encadré par le sur-titre"Manifs sans symboles politiques [sans logos de partis politiques]. Prodi: "c'est le réveil" [l'Italie qui se réveille], Gelmini: "[il n'y avait] que quelques [femmes] de la gauche-caviar"et le sous-titre «Cortèges contre le premier ministre dans toute l'Italie : "nous sommes un million, nous exigeons du respect».


Pas de photo (du million) de manifestantes pour la une du quotidien très à droite Il Tempo qui pourtant se concentre aussi sur ces événements.

Le journal titre "Un altro colpo a voto", qui est un jeu de mots entre "un coup à vide" (un colpo a vuoto) , c'est-à-dire l'idée que l'on n'a pas atteint un objectif ou une cible (puisqu'il s'agit du terme employé lorsqu'un boxeur rate son coup) et le mot "voto" qui veut dire "vote", "élections". Ce journal évoque subtilement que celui qui profiterait de la manif est Fini, actuellement allié de Belusconi, mais politiquement écrasé par lui.

Le sous-titre signale : "Un million de femmes dans la rue, mais les autres 29 [millions] à la maison".


En ce même 14 février, le journal Il Giornale (contrôlé à plus de 80% par Berlusconi) expose une photo d'une toute autre nature : trois hommes nus sur la plage. Quel rapport ? Parmi ces trois hommes, Nichi Vendola (gouverneur des Pouilles, figure montante de la gauche et homosexuel). Daniele Nardini, rédactrice en chef du site d’information LGBT italien Gay.it explique au blog Yagg, site d'actualité gay : "Ces derniers temps, tous les médias italien parlent beaucoup du scandale sexuel qui touche Berlusconi; et ses supporters, dont certains appartiennent au Vatican, essayent de dévier le débat sur la moralité de personnalités gays comme Nichi Vendola. Les médias de centre-droit amplifient ce genre d’idées parce qu’ils sont proches de Silvio Berlusconi mais personne d’autre ne peut croire que leur avis est fondé ".

(Par Louise Lairez)

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