Machisme / menaces : un docu déprogrammé sur Arte
Laure Daussy - - 0 commentairesL
e documentaire La cité du mâle, présenté comme un "coup de projecteur sur les agressions machistes dans les cités", qui devait être diffusé hier, sur Arte, a été déprogrammé au dernier moment. Raison : des menaces de mort qu'aurait reçues le "fixeur" du reportage, selon Rue 89.
La difusion du documentaire La cité du mâle, programmée initialement hier soir, a été annulée au dernier moment. Le rédacteur en chef du pôle web d'Arte a laissé un mot mercredi soir pour l'annoncer en commentaire d'un article de Rue 89 : "certains protagonistes du documentaire se disant en danger, la production et l'antenne ont préféré décider, au dernier moment, d'une déprogrammation temporaire. Le temps de s'assurer que personne n'est en danger. Nous vous tiendrons au courant quand nous serons en mesure de reprogrammer ce documentaire ".
Ce mercredi, Leconte, patron de la maison de production Doc en stock, revient sur cette déprogrammation, pour Rue 89. C'est le «fixeur» -celui qui accompagne le journaliste sur le terrain, lui-même habitant de Vitry-sur-Seine, qui a demandé l'annulation de la diffusion, en raison de menaces de mort dont il a fait l'objet.
«Nous avons d'abord cherché à faire le tri dans ce qu'elle (cette personne, ndlr, le fixeur') nous disait, pour évaluer ce qu'il en était", raconte Leconte à Rue 89. "Sachant que toutes les personnes avaient formellement accepté d'apparaître dans le film et signé les autorisations nécessaires, j'avais du mal à comprendre. Fallait-il aller jusqu'au bout? La question se posait, difficile de trancher, d'autant que c'était au dernier moment, et que tout cela était impossible à vérifier si vite.»
Le «fixeur» s'est ensuite adressé directement à Arte pour réitérer sa demande. La chaîne a donc pris la décision d'annuler la diffusion jusqu'à nouvel ordre.
Pour le producteur du documentaire, Daniel Leconte, c'est la première fois, depuis 1982 qu'un de ses films doit être déprogrammé. A l'époque, il s'agissait d'un documentaire tourné clandestinement en Union soviétique.
Dans ce documentaire, la réalisatrice, Cathy Sanchez, est retournée sur les lieux où Sohanne, 17 ans, avait été brûlée vive par son ex-petit ami en 2002, à la cité Balzac, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Rue 89 avait mis en ligne un extrait du documentaire |