L'UMP raye "par erreur" 20 millions d'aide à la presse
Dan Israel - - 0 commentairesOù l'on reparle du fonds de modernisation de la presse, de la plus curieuse des façons.
Où l'on reparle du fonds de modernisation de la presse, de
la plus curieuse des façons.
Comme nous l'avons découvert récemment,
parmi les quelque 280 millions d'aides directes versées à la presse par l'Etat,
figure un fonds (de 20 millions pour 2008) destiné à aider les entreprises de
presse à se moderniser, notamment vers le multimédia.
Mais nous avons constaté que l'attribution de ces aides,
interdite aux sites d'information "pure players" (@si, Rue89,
Bakchich ou Mediapart), est loin d'être transparente : il est extrêmement
difficile, voire impossible, de savoir qui a touché quoi.
Or, mercredi, lors de l'examen du budget 2009 à l'Assemblée Nationale,
le député UMP Patrice Martin-Lalande a proposé un amendement, revenant "en
substance à retirer les 20 millions d'euros d'aide à la presse écrite pour les
attribuer au secteur de l'internet et des innovations technologiques, afin de «ne pas rater le tournant du multimédia»", rapporte
l'AFP.
Petit problème, cette disposition, par laquelle Martin-Lalande voulait, dit-il, simplement "poser la question de
l'utilisation de ces crédits", a finalement été votée. Au grand dam du député ! "Il s'agissait d'attirer l'attention du gouvernement pour
qu'il y ait davantage d'action en faveur de la dématérialisation, a-t-il
déclaré à l'AFP. C'est une erreur dans le déroulement de la séance, elle sera
corrigée lors d'une nouvelle délibération", a-t-il affirmé, assurant que
cette mesure n'avait "aucune signification".
Les députés communistes
ont aussitôt dénoncé, dans un communiqué, un "nouveau coup porté au
pluralisme" de la presse, exigeant le "retrait immédiat de cette
disposition" votée au moment où sont organisés les Etats généraux de la
presse écrite. "Nous demandons que, si erreur il y a, elle soit rectifiée
au plus vite", a commenté pour sa part le groupe socialiste.
L'occasion de retrouver notre récente émission consacrée aux états généraux de la presse écrite, qui abordait largement la
question des aides à la presse.