L'UE salue les progrès de la modération sur les réseaux sociaux
La rédaction - - Nouveaux medias - 0 commentairesLa Commission européenne a publié le 1er juin un rapport d'étape sur la modération des contenus haineux sur les réseaux sociaux, notant les "progrès significatifs" réalisés par Twitter, Facebook et Youtube. Le résultat de plusieurs mois de fermeté de l'Union européenne, qui s'oriente vers une politique commune en la matière.
Facebook, Twitter et Youtube modèrent mieux les messages haineux : c'est le résultat d'un rapport d'étape de la Commission européenne publié le 1er juin. Un constat dont se félicite la Commission : "Aujourd’hui, les entreprises suppriment deux fois plus de discours haineux illégaux qu’il y a six mois et le font plus rapidement", s'est réjouie Vera Jourová, commissaire à la Justice, dans un communiqué. Il faut dire que les réseaux sociaux étaient attendus au tournant par l'Union européenne. Il y a un an, Facebook, Twitter et Youtube ont signé un "code de bonne conduite" qui les engage à supprimer les contenus appelant à la haine en moins de 24 heures. Mais six mois plus tard, en décembre 2016, la première étude sur le sujet s'est révélée très décevante : moins de la moitié des messages litigieux étaient supprimés dans la journée.
Depuis, les réseaux sociaux ont réalisé des progrès importants. Lors du deuxième test effectué entre mars et mai, 2500 contenus ont été signalés aux réseaux sociaux par des ONG. 59% d'entre eux ont été supprimés. Cette moyenne cache néanmoins de fortes disparités. Alors que le taux de contenus supprimés est de 66% pour Facebook et Youtube, il n'atteint que 37,5% sur Twitter. Autre amélioration notable, la vitesse d'examen des signalements. Dans 51% des cas, ils ont été étudiés dans les 24 heures, avec là aussi une différence importante entre le bon élève Facebook (57%) et le dernier de la classe Twitter (39%).
un discours de plus en plus ferme
"Il s’agit d’un pas important dans la bonne direction qui montre qu’une approche autorégulatrice peut fonctionner si tous les acteurs jouent leur rôle", a souligné Vera Jourová. Jusqu'ici, l'Union Européenne a en effet privilégié l'autorégulation des réseaux sociaux pour régler le problème. Mais elle tient un discours de plus en plus ferme vis-à-vis des entreprises, très critiquées pour leur gestion aléatoire des contenus violents, menaçants, discriminatoires ou appelant à la haine. Et a même fait un pas significatif, en esquissant une politique commune en la matière. La semaine dernière, le Conseil européen, qui regroupe les chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union européenne, a approuvé une proposition de directive visant à faire appliquer aux réseaux sociaux les mêmes règles de régulation des propos haineux que les chaînes de télévision. La proposition doit encore être étudiée par le Parlement européen avant d'être appliquée.
Cette approche est mise en place alors que les différents pays européens se tournent vers des solutions de plus en plus coercitives. Le gouvernement allemand a ainsi approuvé en avril un projet de loi punissant de 50 millions d'euros d'amende les réseaux sociaux qui laisseraient des contenus haineux en ligne plus de 24 heures, et le Royaume-Uni pourrait suivre la marche, depuis la sortie début mai d'un rapport parlementaire appelant à davantage de sanctions.
L'occasion de relire notre dossier : Facebook, Twitter, médias dominants.
(Par Hélène Assekour)